vendredi 15 janvier 2016

La Gibelotte et autres essais (13 janvier 2016) 6


Gibelotte 



remarques sur le vocabulaire, les personnages et les circonstances
(publié sur Vigile.net, en Tribune libre, mardi 23 novembre 2010)     

(harcèlement et poursuites ou comment se débarrasser d'un adversaire politique)


Pourquoi des poursuites ? Recours à la fiction.
Les quatre membres de l’exécutif du syndicat des enseignants de mon collège ont écrit que, sur un dossier, celui des conditions d’accès à un examen de reprise pour les élèves n’ayant pas obtenu 60%, le directeur des études avait manqué de jugement et avait fait preuve d’incompétence. Un communiqué envoyé à une centaine d’enseignants fut la cause d’une poursuite de 80,000 $ pour atteinte à la réputation et diffamation du directeur des études (poussé par la directrice générale) contre le syndicat. C'est la première poursuite. C'était en janvier 2001.
Il y a eu une seconde poursuite. Plus tard, au Conseil d’administration du 19 juin 2001, le Littéraire, vice-président du syndicat et représentant des enseignants, a dit que la promesse d’acheter des ordinateurs pour les élèves du programme d’Arts et Lettres, faite par la directrice générale à trois de ses collègues lors de l’accueil du personnel à l’automne 2000, n’a pas été faite dans l’euphorie que peut provoquer quelques verres de bon vin. En conséquence, la directrice (qui était à jeun) devait respecter la parole donnée. Il n’y avait pas, objectivement, matière à faire un drame. La poursuite en diffamation de 170,000 $ qui s'ensuivit accusa le Littéraire de nuire à la réputation d’une personne, ce qui, officiellement, est devenu l’enjeu de ce mauvais psychodrame. Ce qui avait le double avantage de faire diversion en détournant l’attention de la promesse non tenue d’acheter des ordinateurs et de mettre dans l’embarras un adversaire politique actif dans un syndicat.
Une question : pourquoi la directrice a-t-elle mal interprété les propos de l’enseignant et pourquoi a-t-elle intenté une poursuite de 170,000$ pour atteinte à la réputation et diffamation ? Quand on veut se débarrasser de quelqu’un, on cherche à le prendre en défaut. Pour vraiment répondre à cette question, il faut changer de genre littéraire et décrire des personnages fictifs. Lançons-nous donc dans la fiction. Par exemple, un personnage de roman dirait ce que nous avons entendu de multiples fois venant de différentes personnes : Fais attention, elle n’est pas contrôlable ! D’une opinion contraire, un autre personnage fictif qui a été traîné deux fois devant les Tribunaux et ressemble comme deux gouttes d’eau au Littéraire répondrait :
Vous vous trompez complètement. Elle sait très bien ce qu’elle fait. Tout est calculé. Elle est lucide. et je dirais même machiavélique. Devant ses collaborateurs de la Régie ou du Conseil exécutif , quand elle est particulièrement contrariée, elle paraît bouleversée et sur le point de remettre sa démission ; elle semble s’effondrer sous le poids de la détresse. C’est du grand théâtre. C’est de la tragédie. C’est Phèdre ! C’est lady Macbeth. C’est lady Catherine de Bourgh (personnage d’Orgueil et préjugés de Jane Austen) courroucée contre Lizzy qui pourrait marier Darcy. Mais au fond, c’est de la comédie, c'est Molière,  c’est Philaminte. À ce moment-là, elle est la plus redoutable car tout le monde la plaint et veut l’appuyer contre ces mécréants du syndicat qui ne respectent rien. Ils disent pour la réconforter : Y a des limites ! C’est épouvantable ! Ça n’a pas de bon sens qu’une personne dévouée comme vous qui travaille quinze heures par jour subisse des attaques aussi injustes et aussi basses.
C’est comme ça qu’elle a fait approuver par le Conseil d'administration les mises en demeure et les poursuites. Il ne faut jamais la sous-estimer surtout quand elle semble la plus émotive. C’est une femme qui essaie de séduire et qui aime faire du charme avec les hommes jeunes comme on l’a vue avec le président de la Fédération autonome dans la trentaine, un golfeur professionnel à la carrure d’athlète à la Jean Béliveau, quand elle lui a dit, avec une légèreté et une coquetterie dignes de Célimène (personnage du Misanthrope), le faisant rougir, qu’elle le trouvait beau... au cours d’une réunion patronale-syndicale de médiation qui était supposée être sérieuse. C’était étonnant de voir une femme plus que mûre, une quinquagénaire, jouer à la femme fatale et à la croqueuse d’hommes en se donnant des airs de Mae West ! On n'en revenait pas. C’est à partir de ce moment-là que, contrairement à l’opinion ferme du Syndicaliste, vice-président de la Fédération, nous avons cru que la directrice n’irait pas jusqu’au bout de sa démarche et que son but, au fond, c’était de nous occuper, de nous intimider, de nous neutraliser et de nous écoeurer.
Un autre personnage fictif, par exemple, l’épouse très bien informée du Littéraire accusé de nuire à la réputation des hors-cadres ajouterait :
Si c’est vrai, dit l’être cher, qu’ils voulaient se débarrasser de toi ; si c’est vrai qu’elle voulait t’éliminer, elle cherchait l’occasion et tu la lui as donnée. Au Conseil d’administration du 19 juin 2001, quand tu l’as attaquée en disant qu’elle n’avait pas tenu sa promesse, elle en a profité. De toutes façons, tes ennemis avaient décidé de te chasser du C.A. sous prétexte que tu étais poursuivi par le Directeur des études comme membre de l’exécutif du syndicat. Le soir même, ils ont ajouté un point à l’ordre du jour intitulé Implication des membres du C.A. qu’on a refusé de te préciser et qui visait à t’exclure des réunions du C.A. Soupçonneux, tu as demandé de quoi il s’agissait ; un membre du Comité exécutif t’a répondu sèchement que tu le saurais quand on serait rendu là dans l’ordre du jour. Déjà, on t’avait exclu et tu ne méritais pas qu’on te traite comme un vrai administrateur en ne répondant pas à tes questions légitimes sur l’ordre du jour modifié le soir-même.
La moutarde commençait à te monter au nez. La directrice du Centre de technologies qui se prenait   pour une autre est arrivée comme d’habitude une demi-heure en retard et il y avait des problèmes de quorum. En attendant qu’elle arrive, le Directeur des ressources matérielles assis à côté de toi autour de la table alors qu’il n’avait pas d’affaire là n’étant pas membre du C.A., te narguait en refusant de répondre à tes questions sur le dossier de la cafétéria et des services alimentaires. En attendant que la réunion commence, il préférait se vanter de ses exploits au club de golf Fairmont-le Manoir Richelieu de Pointe-au-pic dans la région de Charlevoix où il avait joué, disait-il, 82 en laissant sous-entendre que tu ne serais pas capable d’en faire autant.
Ils t’ont eu avec ce climat hostile et ce mépris. Tu as commis une erreur. Tu as dit quelque chose que tu n’aurais pas dû dire puisque ça pouvait être déformé. Tu n’aurais pas dû employer l’expression à jeun. Alors, elle ne t’a pas manqué. Poursuite de 170,000 $. Son but était clair : t’éliminer en te forçant à prendre ta retraite pour sortir le syndicat du pétrin où tu l’avais mis. Elle aurait alors été portée en triomphe par la clique libérale qui aurait sablé le champagne. Mais, en bout de ligne, c’est toi qui as gagné parce qu’elle a été obligée de retirer ses poursuites, elle n’a pas été capable de vous faire taire, elle a démissionné deux ans avant la fin de son mandat et tu lui as gâché son règne avec vos boycotts, vos byecotts comme disait Amable, alors que toi, après son départ, tu as continué à enseigner en paix pendant une autre année avant de prendre ta retraite, au moment où tu l’avais décidé. (Fin de la fiction)
Après avoir entendu cette analyse, l’enseignant s’exclama : Tu es très perspicace ! en se félicitant d’avoir une conjointe aussi avisée. Quand on l’expulsa du Conseil d’administration, il se référa à l’antiquité grecque. On avait prononcé l’ostracisme contre lui. Il répliqua en rappelant le cas d’Alcibiade qui fut chassé d’Athènes. Quand l’opposition d’un citoyen ne pouvait plus être tolérée par le pouvoir, les Athéniens votaient l’ostracisme. Sa Majesté fonctionnait par exclusion.
ostracisme et exclusion
De ostrakon, coquille : chez les Grecs de l'antiquité,  les sentences étaient notées sur un morceau de poterie appelé ostrakon. L’ostracisme est un bannissement de dix ans prononcé à la suite d’un jugement du peuple, à Athènes et dans d’autres cités grecques de l’antiquité. C'est une décision d’exclure ou d’écarter du pouvoir une personne. Par extension : hostilité d’une collectivité (un conseil d’administration, par exemple) qui rejette un de ses membres. L’ostracisme n’a pas sa place dans un fonctionnement démocratique au XXIè siècle. De toute évidence, la directrice générale rêvait de voir l’adversaire qui lui tenait tête passer devant un tribunal (Cour supérieure ou comité de déontologie du C.A.) pour qu’il soit jugé et humilié. Humilier l’autre, soumettre l’autre, tel est le but que poursuit une dominatrice dans son power-trip. Pour éviter le comité de déontologie, le Littéraire dut choisir l’exil c’est-à-dire la démission. Pour éviter la Cour supérieure, elle souhaitait qu’il choisisse aussi l’exil c’est-à-dire la retraite. Il préféra se battre et la victoire fut le résultat de ses efforts et des appuis de ses amis du syndicat et de la Fédération : ce fut la directrice et ses acolytes qui sont partis avant lui. 
Document : l’ostracisme à Athènes et à Sorel-Tracy
Dans une lettre adressée au président du Conseil d’administration, en date de 12 août 1998, donc avant l’entente du 20 août, le Littéraire a expliqué l’ostracisme dont il était l’objet en remontant aux Grecs de l’Antiquité. Pendant tout le conflit, la Directrice générale a ostracisé son adversaire. Le contexte est un texte de critique de l'An 1 signé par Le Littéraire et le Politique, vous savez cette lettre que l'ami de Sa Majesté, l'Assureur, a déchirée en  plein conseil d'administration. Imaginez la scène et constatez son ridicule.
Monsieur le Président dit le Chasseur,
Dans le contexte de la suspension qui plane sur ma tête à titre d’administrateur et ce, jusqu’au 31 décembre 1998, suspension qui aura pour effet, entre autres, de m’empêcher de siéger au Comité d’évaluation de la Directrice générale et du Directeur des études (c'est le but de l'opération), j’ai étudié la notion d’ostracisme dont j’aimerais vous entretenir ici.
Dans La Cité antique de Fustel de Coulanges, nous lisons :
Les anciens ne connaissaient ni la liberté de la vie privée, ni la liberté de l’éducation, ni la liberté religieuse. La personne humaine comptait pour bien peu de chose vis-à-vis de cette autorité sainte et presque divine qu’on appelait la patrie ou l’Etat. L’Etat pouvait frapper sans qu’on fût coupable et par cela seul que son intérêt était en jeu. Aristide assurément n’avait commis aucun crime et n’en était même pas soupçonné ; mais la cité avait le droit de le chasser de son territoire par ce seul motif qu’il avait acquis par ses vertus trop d’influence et qu’il pouvait devenir dangereux, s’il le voulait. On appelait cela l’ostracisme. L’ostracisme n’était pas un châtiment ; c’était une précaution que la cité prenait contre un citoyen qu’elle soupçonnait de pouvoir la gêner un jour. A Athènes, on pouvait mettre un homme en accusation et le condamner pour incivisme, c’est-à-dire pour défaut d’affection envers l’Etat. La vie de l’homme n’était garantie en rien dès qu’il s’agissait de l’intérêt de l’Etat. (Fustel de Coulanges, La Cité antique, Flammarion, Paris, 1984, p.268)
Jacqueline de Romilly écrit dans son livre  Alcibiade :
L’ostracisme consiste à exiler un homme politique mais cet exil n’a rien d’infamant et n’est pas une punition. Son principe est d’écarter quelqu’un qui gêne ou contrarie la politique athénienne, soit parce qu’il prend trop d’importance, soit parce qu’il y a heurt entre deux chefs et deux politiques. On écartait l’un des deux et l’autre avait les mains libres. (Jacqueline de Romilly, Alcibiade, Livre de poche, p.74)
Le Collège-la Directrice (l’Etat-la cité) se drape du code d’éthique et de déontologie et m’accuse de manquements à mes obligations d’administrateur alors que, en formulant une critique de l'An 1, j’ai agi dans l’exercice d’une fonction syndicale comme membre du CRT (Comité des relations du travail) et non comme administrateur. En fait, à la demande de la Directrice qui se sent menacée et qui ne veut pas être évaluée par quelqu’un qui n’est pas neutre, l’exécutif du Collège a exercé un ostracisme de quatre mois. Ayez dont l’honnêteté de le reconnaître. Cet ostracisme est une décision purement politique qui utilise le Code d’éthique à des fins politiques, pour m’empêcher de siéger au Comité d’évaluation de la directrice générale et du directeur des études.
En me suspendant comme administrateur, vous commettez un ostracisme. Le problème, c’est que cette vieille institution grecque n’existe pas dans la loi des collèges et ne fait pas partie de nos règlements. 
Le Littéraire, 12 août 1998
Explications complémentaires
1- Le Littéraire a reçu deux lettres recommandées datées du 25 juin 1998 dont l’avis postal a été reçu le vendredi en l’absence du destinataire et dont le Littéraire n’a pris connaissance que le 2 juillet, le lendemain du congé férié de la fête du Canada. Tout le monde aura remarqué la délicate attention qui consiste à vouloir l’inquiéter pendant trois jours avec des lettres recommandées et à vouloir l’occuper pendant ses vacances.
2- Après avoir enfin reçu les procès-verbaux du Conseil d’administration, nous avons constaté que la menace de suspension du Littéraire jusqu’au 31 décembre et les accusations sur la conduite de l’enseignant membre du Conseil étaient inscrites dans une résolution du comité exécutif-conseil de discipline adoptée par deux membres présents sur cinq donc sans quorum était illégale. Comme notre alliée, présidente de l’association étudiante Lorraine B. dite l’Etudiante, était membre de l’Exécutif du Collège, nous étions bien informés. La lettre recommandée du 25 juin si désagréable, excessive et injuste était donc sans fondement légal, ce que le Conseil d’administration du 22 septembre a reconnu à l’unanimité, après les explications de l’enseignant. La page 648 du procès-verbal du 22 juin qui accuse le Littéraire d’avoir porté préjudice au Collège et de ne pas avoir été loyal envers son employeur n’existe plus et même n’a jamais existé. C’est toute une déconfiture pour la directrice générale qui a perdu la face devant tout le monde. C’est la troisième défaite de la directrice générale. Ce fut un triomphe pour Le Littéraire.
(autre recours à la fiction)
"L’adversaire de la directrice était coupable et il fallait le condamner car il ne cachait pas le dédain que lui inspirait le régime de flatterie et d’incompétence qu’elle avait instauré. A cause de ses critiques de la Direction, il fut convoqué devant le comité du Conseil d’administration chargé d’appliquer le code de déontologie des administrateurs. Comme il était condamné d’avance, il refusa de se présenter. Le sort en était jeté : l’ostracisme avait été prononcé contre lui. Il remit sa démission forcée comme représentant des enseignants au Conseil d’administration du collège. C’était la première étape et elle réussit. L’autre étape, la décisive, consistait à l’obliger à prendre sa retraite, forme radicale d’ostracisme, pour éviter deux lourds procès en Cour supérieure et des frais d’avocat assumés par le syndicat. L’étape décisive échoua, le Ciel en soit loué. Dans son inconscient, elle souhaitait la mort du Littéraire, forme encore plus radicale d’ostracisme."
L’avocate de service béèmdoublevé (BMW) et le ton 
Le ton, c’était la spécialité de l’Avocate de service qui fut sélectionnée comme directrice des ressources humaines après l’épuisement de celle qui fut engagée avant elle et qui quitta à cause d’une fatigue excessive, résultat de sa triple fonction. La directrice générale a mis son départ sur le dos du syndicat car les réunions du Comité des relations de travail (CRT) étaient fort tendues. Nouvelle venue au niveau collégial, l’Avocate de service ne connaissait rien à notre convention collective qui est fort compliquée mais elle était avocate et ses connaissances juridiques seraient utiles en cas de recours judiciaires (qui étaient prévus...) contre le syndicat des enseignants. Elle a d’ailleurs été engagée pour ça. Elle passait beaucoup de temps au téléphone à consulter le contentieux de la Fédération des collèges.
En analyse littéraire, la tonalité est la coloration affective qui se dégage d’un texte. Le ton est une manière de s’exprimer dans un écrit ou oralement. Cette directrice des ressources humaines, porte-parole de la directrice générale, n’aimait pas le ton de nos écrits et le ton de nos interventions en  CRT, Comité des Relations du Travail. Nous non plus, d’ailleurs, nous n’aimions pas son ton pète-sec, ce que nous appelions le ton BMW, le ton béèmdoublevé. Au Comité des relations du travail (CRT), nous lui avons fait passer quelques mauvais quarts d’heure. Dans nos repas de travail, quand nous voulions rire, nous repassions nos exploits. Comme nous maîtrisions mieux qu’elle la convention collective (ce n’était pas difficile), elle nous reprochait constamment notre ton, un ton qui, selon elle, était insolent même quand les mises en demeure essayaient de nous forcer à présenter des excuses sincères. Ces excuses ne pouvaient pas être sincères puisqu’elles étaient accompagnées de demandes que la Direction corrige ses erreurs ou enrichies de citations insolentes de Montaigne Nous étions si peu intimidés par leurs sparages politico-juridiques qu’en effet, nous poussions l’effronterie jusqu’à agrémenter nos propos de réflexions puisées dans les Essais de Montaigne, ce qui était le comble de l’arrogance et de la provocation. 
Le directeur des études a commis une erreur dans le dossier de l'examen de reprise ; nous avons pris la peine de l’avertir poliment en privé mais il n’en a pas tenu compte. Il était bien difficile ensuite en le dénonçant par écrit, de garder un ton aimable et courtois. On se disait qu’il fallait le brasser un peu pour qu’il comprenne. Obéissant à la directrice générale à laquelle il était soumis hiérarchiquement, d’où son surnom de Le Soumis, le directeur des études nous a poursuivis pour diffamation et atteinte à la réputation. Six mois plus tard, il a corrigé son erreur à propos des conditions d’accessibilité aux examens de reprise. Puis, il a retiré sa poursuite de 80,000 $ avant de quitter notre collège avec joie, comme il l’a écrit lui-même dans sa lettre d’adieu, pour retourner comme Directeur des études au collège de l'Outaouais, là où il avait enseigné la philosophie pendant vingt ans. Et il a ensuite été nommé directeur général d’un autre collège à Trois-Rivières. Nos attaques diffamatoires qui avaient supposément ruiné sa réputation ne l’ont pas empêché d’obtenir ces promotions. De toutes façons, dans les milieux patronaux, quiconque tient tête à un syndicat coriace mérite une promotion.
gérer des subventions et développer des projets
Les OSBL, les organismes sans but lucratif, dont certains sont associés à des collèges gèrent des subventions et développent des projets. Nous avons déjà parlé de comptabilité créative à propos de l’International à notre collège, ce qui est un euphémisme obligé puisque c’est difficile d’avoir accès aux factures. A ce propos, les grands médias d’information sont abonnés à la Commission d’accès à l’information pour avoir des renseignements sur les dépenses des administrateurs des Sociétés d’Etat. D’accord pour les stages des étudiants hors Québec mais quand un tel organisme (OSBL) fait concurrence à SNC-Lavalin pour des projets de développement, on est devant un détournement de mission. Les collèges n’ont pas à faire concurrence à des firmes d’ingénieurs. Ce qui nous frappe, ce sont les avantages de toutes sortes rattachés aux fonctions d’administrateurs bénévoles de ces organismes. Frais de représentation, logement, repas, transport, frais divers de toutes sortes, compensations symboliques, estime sociale, prestige de voyages en Afrique, en Amérique du Sud, au Mexique, en Asie et même en Europe. La carte de crédit est très utilisée. Est-ce normal qu’une corporation qui s’occupe de l’International et qui est apparentée à un collège fasse un déficit de 135,000$ en trois ans ? Ce fut notre cas. Nous aurions aimé voir les factures qui ont justifié ce déficit quand même considérable. Est-ce que c’est ça qu’on appelle faire du développement ? Ce développement n’était-il pas censé rapporter des revenus au collège ! Rappelons que le Directeur général du collège de St-Hyacinthe Jean Barbeau (ex-Directeur des ressources matérielles de notre collège dit Le Séduisant gominé) a dû démissionner de ses fonctions. L’arbre tombe toujours du côté où il penche. Sa chute est racontée en détail dans Le Courrier de St-Hyacinthe
complot 
Un complot est un projet concerté secrètement pour nuire à quelqu’un ; c’est une intrigue menée, une ruse contre quelqu’un. Le complot implique plusieurs actions coordonnées par plusieurs personnes dans un but précis. En voici un exemple vécu par le Littéraire.  Le directeur des études envoie au Littéraire une lettre en apparence anodine exigeant qu’il respecte son plan d’études, qu’il donne des cours magistraux et qu’il n’attaque pas l’administration pendant ses cours. Auparavant, l’adjoint à l’organisation scolaire, contrairement à une pratique établie d’attribuer des locaux au deuxième étage pour les cours de français, choisit pour cet enseignant des locaux au premier étage, au-dessus de travaux très bruyants d’aménagement du sous-sol exécutés pendant ses cours (comme par hasard) pour le programme en environnement-santé et sécurité : l’enseignant pourra difficilement enseigner, s’impatientera, se choquera et il accusera la Direction d’incompétence, de manque de planification des travaux et de manque de respect à l’égard du travail des enseignants. Puis, sans avertissement, au milieu de l’après-midi, deux cadres (féminines) feront irruption dans une de ses classes avec un questionnaire qui donne l’occasion aux élèves de confirmer les insinuations contenues dans la lettre du Directeur des études.
Vous avez là tous les éléments d’un complot. Ce complot contre le Littéraire qui est une action de harcèlement, a lamentablement échoué à cause de la perspicacité des élèves et leur esprit de solidarité. De plus, ce complot a donné l’occasion au Directeur des études de montrer qu’il avait un certain sens de l’éthique puisqu’il n’est pas allé jusqu'au bout de la démarche qui consistait à passer un questionnaire d’évaluation dans les trois classes du Littéraire. Devant l’évaluation très positive des élèves de la première classe, il a sagement mis fin à l’opération. Ce qui fut perçu, par la Directrice, comme une trahison. Celle qui avait conçu le complot s’est sentie trahie. Le Directeur des études a envoyé une lettre d’excuses au Littéraire. Et, en plus,  dans cette lettre, il fait l’éloge du professeur de littérature en se basant sur l’évaluation des étudiants. Ce qui fit la preuve qu’il était un honnête homme et qu’il était tanné de poser des gestes de harcèlement contre un enseignant qui ne le méritait vraiment pas. Il s’était tanné d’être l’instrument de la vengeance d’une directrice qui avait fortement tendance à abuser de son pouvoir. Pour des raisons politiques, elle se croyait tout permis contre le Littéraire pour pouvoir s’en vanter devant ses amis libéraux de la clique que le Littéraire avait dénoncée en 1974 dans son premier livre.
le premier ange sonna de la trompette (Robert Charlebois, l’Apocalypse)
harcèlement
Selon l’article 81.18 de la Loi sur les normes du travail, le harcèlement psychologique est défini comme une conduite vexatoire se manifestant soit par des comportements, des paroles, des actes ou des gestes répétés, qui sont hostiles ou non désirés, laquelle porte atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique du salarié et qui entraîne, pour celui-ci, un milieu de travail néfaste. Une seule conduite grave peut aussi constituer du harcèlement psychologique si elle porte une telle atteinte et produit un effet nocif continu pour le salarié. Le harcèlement peut provenir d’un supérieur (supérieur selon la hiérarchie dans l’organigramme d’un collège). Remarquez que dans la définition juridique du harcèlement, le caractère répétitif n’est pas essentiel ; une seule conduite grave peut constituer du harcèlement psychologique. L’intervention de la directrice auprès du président du syndicat, à l’automne 1997, à la fin du mois d’août, à propos d’une plainte contre le Littéraire vieille de trois mois, c’est du harcèlement psychologique. Si vous êtes professeur dans un collège depuis 1969 et que la nouvelle directrice générale qui vient d’entrer en fonction en 1997 convoque le président du syndicat et attaque votre personne et votre enseignement, vous avez subi de la part de la nouvelle directrice générale une conduite vexatoire qui s’est manifestée par un comportement hostile et non désiré qui a entraîné un milieu de travail néfaste. Il s’agit d’une seule conduite grave qui a produit un effet nocif continu pour le salarié.
La loi sur le harcèlement psychologique a été adoptée le 19 décembre 2002 ; depuis le premier juin 2004, arbitres et tribunaux ont à déterminer le bien-fondé des plaintes de harcèlement psychologique en milieu de travail. Si la loi avait été en application à l’automne 1997, Le Littéraire aurait mis de côté son orgueil de mâle qui fait semblant de n’être pas affecté et il aurait porté plainte. Ayant reçu sa leçon, la directrice générale se serait calmée et toute la suite des choses aurait été différente. L’intervention de l’Adjointe dans la classe de bureautique, trois mois après la fin des cours, c’est du harcèlement. L’intervention des deux cadres dans une de ses classes de français précédée d’une lettre du directeur des études, cet ensemble qualifié de complot, c’est du harcèlement. L’espionnage systématique, c’est du harcèlement. Mais la loi contre le harcèlement psychologique n’a été en application qu’à partir du premier juin 2004 et elle n’est malheureusement pas rétroactive. Voyez comment une loi peut améliorer la vie concrète des salariés. La loi contre les poursuites-bâillons, elle, a été votée par l'Assemblée nationale du Québec, le 3 juin 2009.
le deuxième ange sonna de la trompette
voyage dans le monde de Lilliput et de Grandpied... dans les plats
Il y a des attitudes mesquines (mean, cheap) qui affectent nos conditions de travail. Les enseignants travaillent à la maison : préparation de cours ; correction de travaux, préparation et correction d’examens, lectures, perfectionnement. Au collège, la plupart des enseignants ont leurs bureaux dans de grandes salles où il y a beaucoup de circulation d’élèves ou d’enseignants. Il y est difficile de se concentrer quand on entend des conversations téléphoniques et qu’il y a un va et vient constant. C’est un fait, les enseignants travaillent beaucoup à la maison. L’adjoint à l’organisation scolaire Grandpied décidait des horaires des professeurs : c’était le principal fondement de son petit pouvoir. La règle qui devait s’appliquer, c’est des horaires sur quatre jours. Le Littéraire reçut son horaire : il était volontairement sur cinq jours, en voici la preuve. Il colligea les horaires de ses collègues. Nathalie Piette, mère de trois jeunes enfants, avait aussi un horaire sur cinq jours. Il suffisait qu’elle échange avec Le Littéraire un de ses groupes du même numéro de cours (Français 101, analyse littéraire) et le tour était joué : les deux enseignants auraient eu un horaire sur quatre jours. L’adjoint à l’organisation scolaire refusa. (Il est aujourd’hui Directeur des ressources humaines dans un gros collège de Montréal. grand bien lui fasse.) Le Directeur des études refusa le changement d’horaire de gré à gré. Nathalie alla voir le Directeur des études, lui parla de la conciliation travail-famille qui est inscrite dans notre Convention collective : aucun argument n’ébranla le directeur qui lui dit : La prochaine fois que tu auras un problème, viens me voir au lieu d’aller voir le Littéraire. vice-président du syndicat.  Celui-ci, au lieu de voyager cinq jours aller-retour (140 Km) de Longueuil à Trracy, dut payer les frais d’un motel pendant toute la session (15 semaines) pour éviter la fatigue. Et Nathalie, mère de trois enfants en bas âge, voyagea cinq jours aller-retour, de son domicile à Longueuil au lieu de travail (140 km) pendant quinze semaines.
Tout de suite après avoir essuyé un refus à sa demande de changement d’horaire, le Littéraire vit le Directeur des études, le sourire mauvais, se diriger vers le bureau de la Directrice générale par un escalier spécial pour aller lui raconter son mauvais coup. On lui souhaite bonne chance dans l’exercice de ses nouvelles fonctions de Directeur général d’un collège. Nous sommes ravis de ne pas avoir ruiné sa carrière par nos graves diffamations. Si c’était à refaire, Nathalie et moi, nous aurions changé d’horaire sans leur accord : on les aurait mis devant le fait accompli car ce qu’ils ont fait était contraire à la Convention collective par rapport à la mère de famille qui subissait injustement les conséquences de leur mesquinerie. L’exemple des horaires manipulés montre le niveau auquel se situaient ces esprits ubuesques et lilliputiens. Le subtil Grandpied, en privé, ajouta avec sa hauteur de vues habituelle : S’ils ne sont pas contents de leurs horaires, qu’ils déménagent dans la région ! Ces mesquineries étaient suscitées par la Directrice. Grandpied dans les plats obéissait aux ordres même si son à platventrisme ne lui a pas procuré le poste de Directeur des études qu’il convoitait.   
le troisième ange sonna de la trompette
contexte juridique : le devoir de loyauté. Code civil du Québec : article 2088
Dans le magazine Jobboom de septembre 2006, Pierre Frisko écrit : Comme ce fut le cas à la SAQ, (Pierre Roy fut suspendu par Sylvain Toutant pour avoir envoyé une lettre au Devoir) il arrive que les employeurs invoquent le devoir de loyauté pour empêcher leurs employés de les critiquer sur la place publique. Les tribunaux ont tendance à sanctionner les actes d’atteinte à la réputation de l’employeur. Mais attention ! Une critique des décisions et des actions d’un employeur n’est pas nécessairement une atteinte à sa réputation. Mais selon la jurisprudence, il faut que l’employé ait d’abord épuisé les canaux internes de l’institution ou de l’entreprise pour régler le problème. La dénonciation publique ne devrait être utilisée qu’en dernier recours. Remarquez que c’est ce que nous avons fait. Nous sommes restés à l’interne, dans le collège, parmi les enseignants puis dans l’ensemble du personnel, mais comme ça ne marchait pas, nous avons envisagé une dénonciation publique dans le journal local. C’est pour empêcher qu’elle soit publiée que nous avons été poursuivis.
la dignité du salarié. Code civil du Québec : article 2087
L’employeur, outre qu’il est tenu de permettre l’exécution de la prestation de travail convenue et de payer la rémunération fixée, doit prendre les mesures appropriées à la nature du travail, en vue de protéger la santé, la sécurité et la dignité du salarié.
Interrogé par Pierre Frisko, Me Fernand Morin dit : Pour moi, assurer la dignité du salarié est le pendant de la loyauté à l’égard de l’employeur. C’est quand même une obligation sur laquelle on passe vite. Et nous ajoutons : le harcèlement d’un employeur contre un employé va contre la dignité de l’employé. Cet employé a le droit de se défendre.
un peu d’humour
La Commissaire du Tribunal du travail Louise Verdone qui a entendu notre plainte pour représailles à cause de la poursuite de 80,000$ du Directeur des études contre les quatre membres de l’exécutif du syndicat des enseignants avait le sens de l’humour. C’était une femme toute menue qui parlait peu et se contentait d’écouter très attentivement en prenant des notes. Obligé de venir témoigner devant le Tribunal du travail, rue Port-Royal, à Montréal, suite à notre plainte, le président du Conseil d’administration du collège dit le Chasseur dut quitter la forêt de la région de Lanaudière où il était à la chasse. Il n’avait toutefois pas apporté son fusil rue Port-Royal. Comme on peut le deviner, il était de fort mauvaise humeur d’être obligé d’interrompre ses vacances pour ce qu’il appelait des niaiseries. Au télé-journal de la veille, on avait montré un chevreuil égaré dans les rues de Lasalle, tout près de Montréal où était situé le Tribunal. Alors la commissaire Verdone dit au témoin qu’il n’était pas nécessaire d’aller à la chasse aussi loin que la forêt de Lanaudière : il n’avait qu’à aller chasser le chevreuil qui se promenait dans les rues de Lasalle. Comme il était dans le bois la veille, il n’avait pas vu les nouvelles ce qui rendit la scène encore plus drôle.
Dans l’entente hors cour, nous avons retiré notre plainte au Tribunal du Travail. Nous aurions bien aimé connaître le jugement de la Commissaire : est-ce que la poursuite du Directeur des études et du Collège, donc de la Directrice générale, était une mesure de représailles contre chacun des quatre membres de l’exécutif du syndicat qui ont exprimé une critique légitime sur un dossier pédagogique et est-ce que le Collège aurait dû payer une somme de 5,000 $ à chacun des quatre membres de l’exécutif en dommages ? On ne saura jamais hélas ! ce qu’aurait décidé la commissaire Louise Verdone. Nous pensons qu’elle nous aurait donné raison : d’habitude, les gens qui ont le sens de l’humour ont un excellent jugement. 5,000 $, ça se prend bien. Chacun des quatre membres de l’exécutif du syndicat aurait reçu 5,000 $ pour compenser pour les tracas et le stress subis. On aurait offert à tous les enseignants un repas digne du festin de Babette pour célébrer cette victoire et le Littéraire, le Politique, l’Ebéniste et l’Irlandais en auraient défrayé les coûts à même le 20,000 $ obtenu. C’est parce que le Littéraire était personnellement poursuivi qu’il a fallu renoncer et retirer la plainte dans l'entente hors cour, plainte qui aurait été jugée par Louise Verdone. Vous comprenez ainsi la raison de la poursuite contre le Littéraire.
de la politesse
 Il n’y a pas d’imposture à être poli. (Jacques Ferron)
Un excellent golfeur québécois, Marc Girouard, affirme dans une entrevue publiée dans le Journal de Montréal, que sa qualité préférée est la politesse. La politesse est un signe de respect et de considération. L’impolitesse indique un manque de respect. Malheureusement, plus la critique est percutante et pertinente, moins la personne visée vous trouvera poli. Rappelons-nous ce qu’une amie de la mère de Lizzy, dans la série télévisée Orgueil et préjugés, basée sur le roman de Jane Austen, dit de Wickham : C’était un homme beaucoup trop poli pour être honnête. Montaigne dit que ses essais donnent la mesure de sa vue et pas nécessairement la mesure de la réalité. Modestie louable. Sans doute, mais les faits que nous rapportons sont exacts. Nous avons subi une forme de violence qui, comme dirait Montaigne, est un vrai témoignage de l’humaine imbécillité (III, 13). Ecoutons le Dr Ferron : Je dis le mieux que je peux ce que je pense et là, parfois, cela peut sembler impoli. A ce moment-là, ça peut blesser. Souvent, la politesse consiste à ne rien dire. Aimant les paradoxes, Marc Girouard dit que ses deux qualités préférées étaient la politesse et la franchise comme si ne pas être franc était une forme d’impolitesse. Je souscris volontiers à ce raisonnement. Si vous expliquez pourquoi vous n’êtes pas d’accord avec la direction sans employer de mots injurieux, que vient faire la politesse là-dedans ! A moins qu’il ne soit interdit d’être en désaccord.
de la liberté d’enseigner
Malgré l’espionnage des cadres (six employées du secrétariat pédagogique, c’est tout en leur honneur, ont refusé de surveiller les enseignants), malgré la délation et les plaintes encouragées et même suscitées, nous avons défendu notre liberté d’enseigner en nous appuyant sur l’article 2-3 de la convention collective qui stipule : Ni le Collège, ni le Syndicat n’exercent ni directement, ni indirectement de contraintes, de menaces, discrimination ou distinctions injustes contre un enseignant à cause de son âge, de ses opinions, de ses actions politiques, de l’exercice de ses libertés d’enseignement. Si cet article de la convention collective existe, c’est pour empêcher qu’une Direction exerce des contraintes, des menaces et des pressions injustes sur un enseignant à cause de son engagement politique et syndical. Comme enseignant ayant des opinions politiques différentes de certaines des élites locales, nous avons vécu, comme l’écrit Gaston Miron, parmi les rocs occultes et parmi l’hostilité.
les cours magistraux
Montaigne critique les cours magistraux. Il écrit : On ne cesse de criailler à nos oreilles, comme qui verserait dans un entonnoir, et notre charge ce n’est que redire ce qu’on nous a dit. Peu importe la discipline ou la matière, l’élève ne devrait pas être considéré comme une cruche qu’on remplit. En littérature, c’est le texte qui prime et non le commentaire ; il faut lire et relire les textes et les faire comprendre et apprécier. Le directeur des études a écrit une lettre au Littéraire pour exiger des cours magistraux. On peut douter de l’efficacité de la pédagogie qui consiste à donner beaucoup de cours magistraux comme un certain prof d'histoire infatué de lui-même semblait le croire. Ce n’était certes pas à une ancienne professeur de chimie qui a quitté l’enseignement pour devenir Directrice générale à lui montrer comment enseigner la littérature. Par un mimétisme simpliste, comme il disait qu’elle était une mauvaise gestionnaire, il était prévisible qu’elle dirait qu’il était un mauvais professeur jusqu’à ce que, de guerre lasse (c’est le cas de le dire), elle envoie une responsable de la Fondation, ex-membre du C.A., lui dire que sa fille avait bien aimé ses cours et qu’elle avait gardé un excellent souvenir de son professeur de français. C’était réciproque. Il s’est rappelé avoir distribué à ses 120 élèves un excellent travail de la jeune fille, une analyse littéraire d’un extrait des Lettrines de Julien Gracq où un des plus grands écrivains français trace le portrait de son père. Rappelons que le directeur des études a été obligé de reconnaître officiellement et par écrit, sur la foi des réponses des élèves à un questionnaire dont le but était de le couler, certaines qualités indéniables de ce professeur. Il ne tient pas à se vanter mais il a été tellement attaqué qu’il aime bien rappeler cette lettre élogieuse. 
malveillance
Tendance à blâmer autrui et à lui vouloir du mal. Agressivité, animosité, désobligeance, hostilité, intention de nuire à quelqu’un. La malveillance et le dénigrement sont les deux caractères de l’esprit français écrit Chateaubriand. Citation terrible. La personne malveillante est agressive, aigrie, méchante. Cela indique une disposition à vouloir du mal à quelqu’un par haine, envie, jalousie ou pour toute autre raison, politique par exemple. L’action malveillante crée un malaise c’est-à-dire un état plus ou moins pénible supposant une certaine souffrance physique ou morale qui empêche de se sentir bien ou heureux. Ce malaise est une inquiétude, une angoisse, une tristesse. C’est une sensation pénible et irraisonnée dont on ne peut se défendre parce qu’on ne peut agir sur la cause ou bien parce qu’on ne la connaît pas ou bien parce qu’on ne la contrôle pas et surtout parce qu’on a peur des conséquences, procès, pertes d’argent, pertes d’énergie, suspension, mauvais climat de travail, hostilité ambiante sourde et néfaste. L’hypocrisie est une conséquence de la malveillance.
antipathie
1- Dans les années soixante-dix, le Littéraire prit sur le pouce une étudiante, il se présenta et elle dit : C’est vous qui coulez les élèves qui n’ont pas vos idées politiques ? D’où venait ce genre de préjugés ? Peut-être du président des jeunes libéraux de l’époque aujourd’hui millionnaire. Sa note avait baissé ; alors, il accusa son professeur de lui avoir mis 70% au lieu de 80% à cause, selon lui, qu’il était président des jeunes libéraux.
2- Plus récemment, une de ses élèves faisait la baboune. Il se dit que cette belle fille de dix-sept ans avait une peine d’amour ou bien ne l’aimait pas tout simplement, ce sont des choses qui arrivent. Après un mois de cours, comme il commençait à mieux la connaître et à l’estimer, ce dont elle était consciente, il se risqua à lui dire discrètement : Maintenant que tu as pu te faire une opinion par toi-même, tu sembles de meilleure humeur et plus détendue pendant mes cours. Dans ton entourage, on t’avait parlé contre moi, n’est-ce pas ! Elle lui répondit : Comment ça se fait que vous le savez ! Qui vous l’a dit ? 
réputation 1
Avoir une bonne réputation est le fait d’être honorablement connu du point de vue moral. Le fait d’être avantageusement connu pour sa valeur, sa compétence, son engagement, ses talents, son humour, sa culture, sa générosité. Nuire à la réputation de quelqu’un, c'est le déshonorer, le diffamer, le rabaisser, semer le doute sur sa compétence. Un critique littéraire qui n’aime pas un livre nuit à la réputation de l’écrivain, ce qui n’empêche pas le droit à la critique. La réputation est une chose fragile qui peut être atteinte facilement surtout dans un milieu social restreint comme une petite ville ou un petit collège. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer (ni surestimer) le bon sens des gens et leur capacité à prendre certains dénigrements avec un grain de sel en les mettant à juste titre sur le compte de la jalousie, de l’envie ou de la médiocrité. Les attaques directes sont plus rares qu’on ne le pense car elles sont risquées et exigent du courage. L’hypocrisie, c’est plus efficace et moins dangereux. La mentalité villageoise est friande de potins, de cancans, de rumeurs, de ragots, de racontars, de mémérages qui sont faciles et peuvent nuire à la réputation d’un enseignant surtout s’il n’habite pas la région où il enseigne et surtout s’il a des adversaires politiques ou des confrères jaloux et envieux qui se vengent de lui en le dénigrant par en arrière de façon hypocrite et sournoise.
Le moyen préféré des envieux est la rumeur, le ragot et non l’attaque frontale. C’est ainsi qu’ils se rendent intéressants ou bien essaient d’augmenter leur influence en rabaissant l’autre. A ces gens-là ainsi qu’à ces personnes dont je vais parler s’applique ce qu’écrit Jean-Marie-Gustave Le Clézio dans Ritournelle de la faim. Citation:  Elle n’arrivait pas à imaginer qu’elle pût la jalouser, être de ces personnes qui n’acceptent pas le bonheur des autres. Ce qui est insupportable à la longue, c’est l’atmosphère délétère créée par l’hypocrisie qui répand des ondes négatives et qui, par petites touches perverses et mensongères, vise à miner la réputation et à rendre le travail plus difficile.
aire de repos
Je me sens peser aux écoutants. Quant à cette nouvelle vertu de feintise et de dissimulation qui est à cette heure si fort en crédit je la hais capitalement ; et, de tous les vices, je n’en trouve aucun qui témoigne tant de lâcheté et bassesse de coeur. C’est une humeur couarde et servile de s’aller déguiser et cacher sous un masque, et de n’oser se faire voir tel qu’on est. Un coeur généreux ne doit point démentir ses pensées ; il se veut faire voir jusqu’au dedans. Ou tout y est bon, ou au moins tout y est humain. (Montaigne, Essais, II, 17)
réputation 2
Je parle de l'hypocrisie de collègues ( le mot collègue est un épicène, c'est-à-dire qu'il implique le féminin et le masculin: ici, il faut lui enlever toute connotation fraternelle): je vise quelques membres de mon département de français. Définissons tout de suite les termes. Hypocrisie: vice qui consiste à déguiser son véritable caractère, à feindre des opinions, des sentiments ou des vertus qu'on n'a pas. Voir dissimulation, duplicité, fausseté, fourberie; voir mensonge, simagrée, tromperie.
Hypocrite:  personne qui a de l'hypocrisie. Voir fourbe, imposteur, sournois. Adjectif: qui se comporte avec hypocrisie. Voir artificieux, dissimulé, double, faux, menteur, sournois. Antonymes: cordial, franc, sincère, loyal.  

Parlant de feintise et de dissimulation, j’ai dû en subir dans mon département de français. Fontaine je ne boirai pas de ton eau qui est allé déblatérer contre moi dans le département de soins infirmiers et qui a essayé (en vain) dans une réunion de département de modifier ma tâche. Deux  envahisseurs, le premier, ayant émigré du département de philosophie et le second, le Théâtral, ayant profité d’une négligence du coordonnateur de l'époque pour quitter le niveau secondaire pour enlever sa priorité à une autre enseignante en la bumpant (la chasser du collège en lui faisant perdre son emploi) sans qu’on puisse la défendre car le Directeur des études de l’époque manqua de courage.
Par exemple. Pendant l’heure du dîner, devant deux témoins fiables (la mère et la fille, étudiantes en bureautique), dans une classe, un envahisseur efface, (appelons-le Saint-Félix-de-Valois) avec un sourire mauvais, le tableau bien rempli sur lequel est écrit le plan d’un cours que le Littéraire se prépare à donner en bureautique. En entrant dans la classe, le Littéraire constate avec déplaisir que le tableau a été effacé. Plus tard, quand le Littéraire affronte le provocateur dans le corridor devant le Grammairien (pouvant servir de témoin éventuellement...) celui-ci se rapproche menaçant à un nez de distance pour être repoussé mais le Littéraire se retient mais le traite tout de même de fasciste. De source absolument fiable, Le Littéraire a appris que l’agresseur est allé se plaindre à la Directrice des ressources humaines d’avoir été agressé. Celle-ci l’a calmé en lui disant : Tu connais le Littéraire. Il a mauvais caractère. Il prendra bientôt sa retraite alors laissons tomber. La classe en question était utilisée pour des rencontres de poésie (!) avec des élèves le midi à toutes les deux semaines. Quand le Littéraire remplit le tableau, la classe, évidemment, n’était pas utilisée. Aspirant à devenir le mâle dominant, S-Féliox-de-Valois cherchait à déstabiliser son aîné. Comme chez les lions qui pissent sur les arbres et les buissons pour marquer leur territoire, il n’avait pourtant pas pris possession des lieux en laissant son odeur sur les murs de la classe. Cette petite provocation à l’image de son auteur sera suivie d’autres tentatives hypocrites par personnes interposées.
Autre exemple.  le même enseignant encouragea des élèves à signer une pétition contre le Littéraire afin qu’il ne donne pas un cours dans le programme d’Arts et Lettres. Le Littéraire n’était pas digne de faire partie de la secte : en plus, il était incontrôlable. Altruiste (!), Saint-Félix-de-Valois téléphona au Littéraire pour l’informer de l’existence de cette pétition afin qu’il renonce à donner le cours. Le Littéraire résista à la tentative d’intimidation. Dans une réunion du département, il choisit le cours du programme qu’il voulait donner et SFV n’osa pas remettre en question la compétence du Littéraire, docteur en lettres, alors que lui, ancien professeur de philosophie, n’avait fait qu’une seule année en Lettres. Un collègue dit le Paysagiste avait averti le Littéraire et l’avait informé qu’il avait dit à SFV : Si tu t’attaques à lui ne le manque pas car lui ne te manquera pas. SFV eut peur de l’affrontement (il préférait attaquer par en arrière) et n’osa pas faire d’objection pendant la réunion de département où il y eut distribution des cours. Les élèves du programme d’Arts et Lettres refusèrent de signer la pétition mais dès son premier cours, le Littéraire sentit l’hostilité de quelques élèves du programme d’Arts et Lettres et il eut une grosse côte à remonter dont il connaissait la cause. Par exemple, en montrant un film sur l’Odyssée avec un appareil très spécialisé contrôlé par le Grammairien, l’image déclenchait un retour en arrière aux endroits où il y avait eu de la publicité coupée lors de l’enregistrement du film à la maison. Ce qui compliqua singulièrement la séance de vidéo qui en plus était surveillé par un élève membre de la secte qui devait bloquer les retours en arrière : comme il devait tout de même sauver les apparences, cela ne se passa pas trop mal. Mais c’est le genre de situation stressante où un enseignant a l’impression de vivre dans un milieu hostile, ce qui est fatigant à la longue. Quand il y pense, il enrage et se dit qu'il y a des coups de pied au cul qui se perdent.
Le Littéraire étudia le genre épique dans l’Odyssée d’Homère et Menaud maître draveur et le tragique dans Oedipe roi de Sophocle, les Ecrits de prison de Chevalier De Lorimier et l’Oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar tout en observant les attitudes négatives des quelques membres du fan club des deux gourous de la secte. A la fin du cours, après l’examen final, les deux plus brillantes élèves de la classe ont tenu à faire un détour pour venir dire au Littéraire : Monsieur, nous vous remercions du cours magnifique que vous nous avez donné. Elles portaient un jugement très sévère sur les deux dénigreurs (qui étaient les gourous de la secte) qui les avaient induites en erreur en semant le doute sur la compétence de leur professeur. Encore une fois, il y a une justice immanente.  Le théâtral, le gourou en chef, a pris sa retraite. Il vit heureux dans le Village et est toujours aussi exalté. Ce compliment des deux plus brillantes élèves fait de façon désintéressée était la récompense du Littéraire. Les préjugés que l’on avait pris soin de faire naître contre lui dans leur esprit, avant qu’il leur enseigne, s’étaient dissipés et elles lui ont fait le plaisir de témoigner hautement et publiquement, en toute occasion, de l’estime qu’elles lui portaient.
Plus tard, dans un autre cours sur la dissertation littéraire, lors d’un contrôle de lecture du Rivage des Syrtes de Julien Gracq, quatre brillantes étudiantes de Lettres ont révélé au Littéraire que le Théâtral a fait irruption derrière le décor au moment où elles se déshabillaient pour revêtir leur costume, ce qui les mit à la gêne. En appréciant la confidence, le Littéraire leur dit : Vous étiez entre femmes quoi ! Elles éclatèrent de rire. On peut s’attendre à tout de quelqu’un dont l’identité sexuelle est confuse.
Aujourd’hui, Saint-Félix-de-Valois a réalisé son rêve : il est le mâle dominant du département et contrôle tout. Il se promène crinière au vent. Il y a des femmes qui aiment se faire dominer... après quarante ans de féminisme. Il règne sur un département flottant où il n’y a plus d’anciens, où une enseignante est souvent en congé de maladie et où d’autres femmes multiplient les congés de maternité ou les congés de perfectionnement. Avec ses trois préparations de cours qui augmentent artificiellement sa Charge individuelle (CI) (deux des cours qu’il donne sont pratiquement identiques même s’ils ont deux numéros différents), c’est la situation idéale pour lui à l’année longue. Continuant son action malveillante, il a essayé en vain de faire sortir notre syndicat de la Fédération autonome du collégial. Puis, après la dissolution de la FAC, ils ont voulu réintégrer la FNEQ (CSN) mais par un vote de 50 à 20, les enseignants ont choisi la CSQ. Son ami, qui enseigne le Livre d’Urantia, (cinquième révélation de la vérité pour le progrès spirituel de l’humanité) dans un cours de philosophie  a la paix depuis que son ennemi Réal D. a pris sa retraite. 
Pour les deux lascars, Urantia et St-Félix-de-Valois, ni hypocrisie, ni stratégie ne sont plus nécessaires : ils doivent bien s’ennuyer. 
A propos du livre d’Urantia, qui est une religion sans règles sur le mariage, le Stratégique écrit sur Internet :
Les chrétiens ont imaginé des ordres monastiques avec une panoplie quasi infinie de règles dont la plus désolante fut l’imposition de l’abstinence sexuelle comme étalon d’une supposée sainteté. Nous, qui sommes à l’aube de la plénitude des temps, saurons-nous éviter l’écueil des règles abusives, la mesquinerie des procès ? Saurons-nous vraiment donner généreusement après avoir bénéficié de la magnificence des Cieux ?
Le Livre d’Urantia est la manifestation coordonnatrice du Consolateur annoncé. La Bonté émane de ce livre, puisse-t-elle nous régénérer réellement.
Voilà ce qui est enseigné dans un cours dit de philosophie. Remarquons la référence prophétique à la mesquinerie des procès mais surtout l’humour inconscient dans la formule de l’imposition de l’abstinence sexuelle comme étalon de la sainteté. Nous entendons le cheval à jeun du Dr Ferron dans Le Ciel de Québec, l’étalon du Don Quichotte de la démanche de VLB hennir de jouissance dans le libre exercice de sa fonction de reproduction après avoir bénéficié de la magnificence des Cieux. Quant à SFV, un proverbe arabe décrit bien notre relation : Si tu fais le mouton, il fera le lion ; si tu fais le lion, il deviendra mouton. En fait, c’est un carcajou, l’animal détesté par Félix Leclerc. Et dire qu'il a été un élève du Littéraire. On ne peut pas réussir à tout coup!
le quatrième ange sonna de la trompette
intègre
D’une probité absolue. D’une honnêteté à toute épreuve. Incorruptible. Dans une entrevue, Roy Dupuis qui a incarné sur l’écran Maurice Rocket Richard a dit : Ce qui me touche chez Maurice Richard, c’est son intégrité. C’était un homme simple, qui ne trichait pas. Maurice Richard est un homme aussi admirable que De Lorimier. Ces deux Québécois, ces héros de notre histoire se sont opposés aux Anglais, ce qui énerve l’éditorialiste de La Presse André Pratte qui a fait, à leur propos, un jeu de mots stupide, méprisant et impardonnable en les appelant le pendu et le suspendu. Ce jeu de mots prouve sans l’ombre d’un doute qu’André Pratte est un esprit médiocre et sans envergure. On s’ennuie des journalistes dignes et articulés comme Claude Ryan. La volonté de ce fédéraliste de rabaisser ce qui fait l’objet de l’admiration de ses adversaires témoigne d’un manque de noblesse flagrant. Ce sont des propos volontairement et sciemment offensants. Pour André Pratte, les Anglais sont plus importants que le Chevalier De Lorimier et que Maurice Richard. Mais selon Pierre Foglia, expert en authenticité, dans une conversation avec Pierre Falardeau,  André Pratte est un modèle d’intégrité et d’honnêteté intellectuelle. Telle est l’idéologie de Power corporation, propriétaire du journal de la rue St-Jacques et des nombreux membres de la famille de Paul Desmarais et des conseils d’administration, qui financent le Parti libéral à coups de 3,000 $ par année. En quelques années, cela fait 200,000 $. C’est une façon de contourner l’esprit de la loi de René Lévesque sur le financement des partis politiques.
Paul Desmarais a apporté son support moral à Nicolas Sarkozy en le recevant pendant dix jours à son domaine Sagard de Charlevoix ; il appuie aussi de la même façon moralement et financièrement Jean Charest. Ces dons de la famille Desmarais servent à financer le salaire caché pendant dix ans donc au noir de 75,000 $ par année depuis 1998 que le Parti libéral du Québec paie à son chef Jean Charest qui n’a pas assez du salaire de premier ministre (182,000 $ par année) pour soutenir son train de vie : grosse maison à Westmount ; maison à North Hatley sans oublier le pont d’or ou plutôt d’argent placé en fiducie (cela est secret, caché et restera secret, caché) qui aurait aidé le chef du parti conservateur à quitter Ottawa et à renoncer à son rêve de devenir premier ministre du Canada. En assurant son avenir financier.
C’est grâce au journal Le Québécois de Patrick Bourgeois et à son enquête sur le train de vie de Jean Charest que celui-ci a été obligé de révéler que le Parti libéral du Québec lui donne 75,000 $ par année depuis 1998 en plus de son salaire de premier ministre. Pendant dix ans, ce salaire a été caché pour travail au noir. Et on n’a aucune preuve que ce salaire n’est pas plus élevé. Quel est le travail au noir effectué par Jean Charest ? Patrick Bourgeois vient de publier un livre intitulé : La nébuleuse. C’est un livre à lire ainsi que les livres de Robin Philpot sur le référendum volé et sur Paul Desmarais et Power corporation.
politique et atteintes à la réputation
Au début du film Les Ordres, Jean Lapointe, Hélène Loiselle, Guy Provost, Claude Gauthier et Louise Forestier, se présentent par leur vrai nom puis ajoutent : Dans le film, je joue le rôle d’un tel ou d’une telle. Cette démarche crée un climat d’authenticité. Ce film montre que l’engagement de Trudeau en faveur des droits de la personne était de la frime puisqu’il s’appliquait à tout le monde sauf aux indépendantistes. Si le fils de Pierre Elliott-Trudeau poursuivait Michel Brault pour diffamation, cette poursuite serait absurde car ce film a des fondements historiques inattaquables. Il aurait été préférable de ne pas arrêter 450 personnes dont la dangereuse Pauline Julien, les poètes subversifs Gaston Miron et Gérald Godin, sans qu’aucune accusation ne soit portée contre elles. Maintenant, il est trop tard. Trudeau, ce grand démocrate, Just watch me, a montré son vrai visage. C’est en temps de crise que l’on peut voir la vraie personnalité d’un homme politique. Et c’est bien dommage pour sa réputation. Le cinéaste Michel Brault n’est pas un diffamateur : c’est un historien. Grâce à son film, on se souviendra du rôle du sinistre trio Drapeau-Bourassa-Trudeau qui s’est servi de la crise d’octobre 1970 pour nuire à la gauche et au mouvement indépendantiste.
Mais le fils de PET peut se consoler : pour André Pratte, ce Hummer idéologique, éditorialiste au service de Power Corporation, Trudeau est un grand démocrate et Jean Chrétien qui accumule les doctorats honorifiques a bien fait de donner le nom de Trudeau à l’aéroport de Montréal. Paul Desmarais, avec ses milliards, peut se payer un instrument de propagande fédéraliste comme La Presse qui est tout de même un journal qui contient beaucoup d’information et qu’on peut lire avec profit en prenant avec un grain de sel le contenu éditorial et la section Forum qui est manipulée, en se méfiant du journaliste libéral Denis Lessard, des gros titres, des sondages-bidons CROP-La Presse et des coups montés comme celui contre le candidat du Parti québécois dans St-Henri aux élections du 26 mars 2007, Robin Philpot, à propos du Rwanda. Ou, en novembre 2008, les articles du journaliste-militant Denis Lessard sur le snobisme de Pauline Marois ou sa fatigue. Philpot nous apprend que Paul Desmarais n’a pas investi au Québec le 1.2 milliard obtenu lors de la vente de la Consolidated Bathurst.
Il n’y a pas à se surprendre qu’avec ses opinions politiques, le Littéraire se soit fait quelques ennemis dans la région où il a enseigné pendant trente-six ans. Il y a un arrière-fond politique aux luttes syndicales. Les acteurs d’un conflit en apparence local sont à rattacher aux forces politiques en opposition au Québec et au Canada ce qui augmente l’aigreur des acteurs les uns envers les autres. Par exemple, Rue Guèvremont, à Sorel, Chez Jean-Guy Poirier Sport spécialiste en golf, devant les employés qui apprécient le spectacle parce qu’ils vous connaissent, si vous insistez sur le manque d’éthique des fédéralistes, le patron, l’homme à la Jaguar, vous lancera le FLQ (Front de libération du Québec) dans la face comme André Pratte a diffamé les concepteurs du Moulin à Paroles en titrant sur cyberpresse : Célébrer le FLQ. Le Conseil de presse a refusé de sanctionner cette évidente malhonnêteté intellectuelle d’André Pratte. C'est la liberté de l'éditorialiste qui s'exerce.
vulgarité libérale : la soue de France Boucher
Si la conversation avec la Directrice avait eu lieu en 2008, comme exemple de vulgarité, Le Littéraire aurait cité les mots de France Boucher, présidente de l’Office québécois de la langue française, tenus devant une commission parlementaire. Les journaux ont titré : France Boucher refuse de porter un jugement sur la situation de la langue française à Montréal. Or, c’était un devoir rattaché à sa haute fonction de se prononcer. Cet Office, haut lieu d’ingérence politique, de camouflage et d’incompétence, a caché sous la jupe de la ministre Christine St-Pierre du Nouveau-Brunswick des études qui sonnaient l’alarme sur la situation du français à Montréal au moment où il fallait décider s’il était opportun d’augmenter le nombre annuel d’immigrants de 40,000 à 55,000. Charles Castonguay, Marc Termotte, Gérald Larose ont dénoncé France Boucher. Pauline Marois a demandé sa démission. Les chercheurs qui avaient réalisé ces études ont protesté et ont fait la vie dure à la présidente qui a été nommée par Jean Charest en juin 2005. Elle a dit en commission parlementaire, en parlant de ces chercheurs : le temps est venu de nettoyer la soue. Je n’ai jamais rien entendu de plus vulgaire. C’est ce que j’appelle la vulgarité libérale. On y voit le mépris de la fille de la défunte mairesse de Québec qui est une parvenue qui provient de la soue libérale. Depuis 2003, Jean Charest en a fait à la tonne des nominations comme ça. 
malfaisant
Qui fait ou cherche à faire du mal à autrui. ; dont les effets sont néfastes.
Malheur à vous, êtres malfaisants  dont les actions nuisibles sont décrites dans ce livre.
en lisant en écrivant
Ce livre a été écrit en même temps que je lisais Je m’ennuie de Michèle Véroly, Race de mondeLes grands-pères, Blanche forcée et James Joyce, l’Irlande, le Québec, les mots (essai hilare) de Victor-Lévy Beaulieu, Ulysse de James Joyce, Un vrai roman, mémoires de Philippe Sollers, Bourgault de Jean-François Nadeau, Nous de Jean-François Lisée, La dénationalisation tranquille de Mathieu Bock-Côté, Nom de code : Ma Chouette sur le scandale des commandites de Daniel Leblanc, Les secrets d’Option Canada de Lester-Philpot et Le Référendum volé de Robin Philpot, Le moine et le philosophe, dialogues entre l’agnostique Jean-François Revel et son fils boudhiste, disciple du Dalaï Lama, Mathieu Ricard, Autour de Dédé Fortin de Jean Barbe et Trois chevaux d’Erri De Luca,  Ecrire, pour l’argent et la gloire de Claude Jasmin et aussi son journal, celui avec une aquarelle naïve sur la page couverture. Derrière l’Etat Desmarais : POWER de Robin Philpot. La Nébuleuse de Patrick Bourgeois ; Avantage à l’anglais de Charles Castonguay. Qu’ai-je donc fait ? de Jean d’Ormesson, Ritounelle de la faim de Jean-Marie-Gustave Le Clézio. La Correspondance de Jacques Ferron avec André Major et Victor-Lévy BeaulieuL’Histoire économique de la région de Sorel-Tracy, ouvrage remarquable édité par Page Cournoyer publications qui a le seul défaut de ne pas citer mon premier livre sur les Simard. L’autre histoire de l’indépendance de Pierre Dubuc. Une traversée du Québec de Camille Laurin, préface de Jacques Parizeau. La Lancée (1911-1936), autobiographie de Pierre Dansereau. Le syndrome Hérouxville ou les accommodements raisonnables de Bernard Thompson.
souvenirs
C’est curieux ce qui remonte à la surface après trente-six ans d’enseignement au même collège. Ce jeune élève lors d’un contrôle oral de lecture de l’Oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar. J’avais passé à mes élèves des notes sur le vocabulaire, sur les personnages, sur le contexte historique et un résumé de l’action chapitre par chapitre pour rendre accessible une oeuvre difficile qui se passe au XVIè siècle. Je demande à cet élève ses impressions personnelles de lecture. Il était encore sous le choc. C’était la première fois de sa vie qu’il lisait un chef-d’oeuvre de la littérature universelle et il en était reconnaissant.
Dans un restaurant de Sorel, me salue un de mes anciens étudiants, un certain Champagne, qui chante accompagné de sa guitare et qui était de retour d’un voyage en France. Des Français rencontrés n’en revenaient pas que ce jeune Québécois ait lu le Rivage des Syrtes de Julien Gracq.
Au début de chaque session, je demande aux élèves d’écrire un texte autobiographique. Essayant de se souvenir, un élève en électrotechnique se rappelle la madeleine de Proust qui montre qu’une sensation peut faire remonter à l’enfance. Expérimentant quelque chose de semblable, l’étudiant dit : C’est comme le mille feuilles de Proust.
Un élève écrit en commentaire à propos de la tentative de censure du Cassé par le curé de la plus grosse paroisse de Sorel, dans un sermon à la messe du dimanche : On se serait cru à l’époque des croisières.
Une autre élève écrit : après avoir escaladé la montagne, ils la gravirent.
Ce sont ce qu’on appelle des perles.
tentative de corruption 
Quand il évaluait ses élèves, le Littéraire donnait toujours la chance au coureur. Il avait la réputation de montrer beaucoup de souplesse pour permettre à tous ses élèves de réussir. Par exemple, il acceptait que des élèves moins motivés remettent un travail en retard jusqu’à l’extrême limite c’est-à-dire le moment où il devait déposer au secrétariat pédagogique les notes finales. Un jour, un élève se rendit jusqu’à la limite. Son travail fut accepté et corrigé et il réussit à avoir plus de 60%. Il considéra cette réussite comme un miracle et pour monter sa reconnaissance, il offrit à son professeur une belle bouteille de cognac à 40$ à côté de l’entrée du collège avec la téléphoniste comme témoin. L’enseignant refusa après un moment de surprise car il ne croyait pas avoir fait une faveur à son élève l’ayant traité comme tout le monde.
On sait que le Littéraire, dans ses paroles et dans ses écrits, attaquait constamment les libéraux pour leur démagogie, leur manque d’éthique et leur patronage. Après réflexion, il comprit que cette bouteille de cognac était un piège tendu pour le réduire au silence. Ce pot-de-vin est l’équivalent des enveloppes  du maire de Laval. S’il l’avait acceptée, il aurait été la risée de toute la clique libérale. C’est ce qu’on appelle une tentative de corruption. Il n’y a pas des millions en contrats d’impliqués, mais c’est le même principe. Cet élève à qui je venais de rendre service subissait de mauvaises influences. Dans ces circonstances, me tendre un piège aussi grossier, c’était faire voir le pouvoir corrupteur des libéraux. Comme on le voit actuellement au Québec, quand la tête est pourrie, c’est tout le corps social qui est malade. Ça ne donne rien de demander à un corrompu corrupteur de faire une enquête sur la corruption. Il nommera son juge et ses avocats et définira un mandat tout croche comme lors de la Commission Bastarache. 78% de la population n’a pas confiance en Jean Charest. A midi vendredi le 19 novembre 2010, il y avait 190,600 signatures sur le site web de l’Assemblée nationale demandant la démission de Jean Charest. Du jamais vu.
J’ai posé une question sur le blogue du journaliste de Québec Michel Hébert, celui qui a révélé la rencontre entre le ministre Arcand et André Caillé dans un restaurant huppé du Vieux-Québec. Monsieur Hébert, j’aimerais avoir votre opinion sur le fait que les libéraux pourraient continuer à siphonner le système au maximum  pendant encore deux ans. Cette perspective m’inquiète au plus haut point. On le voit dans les gaz de schiste où les libéraux ont pris des postes dans les compagnies comme Talisman etc. L’idée que le Québec se fasse affaiblir pendant encore deux ans me rend malade. Le gouvernement libéral de Jean Charest n’agit pas dans l’intérêt général. Qu’en pensez-vous? Voici la réponse.
Monsieur,
Siphonner le système ? Disons que toutes les nominations importantes sont faites, que les allégations actuelles donnent à penser qu’il y a un  système  favorisant des partisans du PLQ car si cela avantageait le PQ, il y aurait certainement une enquête, comme sur la Gaspesia… Quant au gaz de schiste, les lois sont modifiées une à une de manière à faciliter les choses aux industriels. Je vous laisse tirer vos conclusions…
Michel Hébert, Québec, 18 novembre 2010
bourgeoise
Qui ne doute de rien. Qui n’a que des certitudes. Le bourgeois dépend tout entier de l’ordre établi... qu’il aime comme lui-même. (Georges Bernanos) Cette bourgeoise est satisfaite de l’ordre établi dont elle profite à plein. Elle fait partie de la classe dirigeante locale, de l’élite financière locale qu’elle fréquente. C’est une notable, une personne à laquelle sa situation sociale confère une certaine autorité dans les affaires publiques de sa région. C’est une personne d’importance qu’on envie, pesante comme on dit dans Le Temps d’une paix. Pour elle, le décorum, l’étiquette, les bonnes manières sont d’une grande importance. Il y a des choses qui se disent et qui se font et il y a des choses qui ne se disent pas et ne se font pas. Celui qui ne se conforme pas ne fait pas partie du club et est menacé de se faire ostraciser. L’idée de contester une notable est scandaleuse pour la bourgeoise épanouie qui ne doute de rien et qui n’a que des certitudes. Il était donc prévisible  que cette notable qui se percevait comme notable prenne les grands moyens c’est-à-dire le recours aux Tribunaux pour faire comprendre à ses opposants qu’en critiquant ses décisions, en défiant son pouvoir, ils auraient un lourd prix à payer. La Cour supérieure et les juges (souvent nommés par patronage politique) ne sont-ils pas garants de l’ordre établi ! Le droit à la bonne réputation pour une notable ne fait-il pas partie de l’ordre établi ! La diffamation ou l’atteinte à la réputation d’une notable qui incarne l’ordre établi n’est-elle pas la suprême insulte et la suprême attaque contre l’ordre établi ! Les deux poursuites que nous avons subies nous ont fait comprendre ce qu’est une bourgeoise, une satisfaite de l’ordre établi qui ne voulait pas être dérangée et être contrariée dans la jouissance de ses privilèges et dans l'exercice de son autorité. 
aire de repos
Dans des conditions routières idéales, le comportement de la nouvelle Honda Accord 2008 porte difficilement flanc à la critique à la condition de ne pas se méprendre sur sa nature plus bourgeoise que sportive. (Eric Lefrançois)
les ailes de la Rolls effleuraient des pylônes (Serge Gainsbourg)
SLAPP fiction
Comme ce livre raconte une histoire véridique, pourquoi ne pas avoir utilisé tous les noms propres ? Les poursuites sont la réponse à cette question d’où le genre littéraire : SLAPP fiction. L’idée de la fiction est d’abord venue du contexte judiciaire mais, par la suite, l’auteur a vu toutes les possibilités qui s’ouvraient à lui quand il se dégageait du documentaire. En lisant les Confidences d'une femme trahie, vous entrerez dans le monde d’une femme qui croit avoir toujours raison. Lui donner la parole en se mettant à sa place, c’était une fameuse de bonne idée. En dehors d’un contexte de fiction, les Confidences d’une femme trahie n’auraient pas pu être écrites. Il me semble qu’on aurait perdu quelque chose. Devant Sa Majesté qui voulait un pouvoir absolu, la résistance s’organisa et de même s’organisa aussi la royale répression. S’installa un climat où toute critique était à toute fin pratique interdite puisqu’il suffisait de contester un peu pour qu’on vous accuse d’irrespect et pour qu’on dépose des lettres de réprimande à votre dossier, qu’on vous suspende du Conseil d’administration, qu’on vous fasse passer devant le comité de discipline du Conseil d’administration, qu’on vous traîne devant les tribunaux pour crime de lèse-majesté ou qu’on envoie des cadres (féminines) dans vos classes sans avertissement avec des questionnaires passés à vos élèves pour trouver quelque chose à vous reprocher, pour vous intimider ou vous incriminer.
écrire, parler, penser avec indépendance
En Autriche et en Prusse, le joug militaire pèse sur vos idées, comme le ciel sans lumière sur votre tête ; je ne sais quoi vous avertit que vous ne pouvez ni écrire, ni parler, ni penser avec indépendance.  (Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 19 mai 1833, La Pochothèque, p.1528)
C’était comme ça au collège Germaine-Guèvremont. Vous ne pouviez ni écrire, ni parler, ni penser avec indépendance. Dans une institution d’enseignement où des jeunes doivent apprendre à penser par eux-mêmes, c’est catastrophique. C’est par notre résistance à cette dictature que nous donnions l’exemple.
une SLAPP, ça peut coûter cher
Yves Boisvert, chroniqueur à La Presse, a déjà subi une poursuite-bâillon (SLAPP). Il en parle le 11 octobre 2006.
Il y a dix ans, écrit Yves Boisvert, j’ai écrit une chronique pour dénoncer les SLAPP. J’y relatais le cas de trois promoteurs qui avaient poursuivi des citoyens... et j’ai été poursuivi par l’un d’eux ! Dans mon cas, ce n’était qu’un embêtement, puisque notre journal est assuré. La Presse a les moyens  (et la volonté) d’embaucher les meilleurs avocats et de faire face à une poursuite. Nous avons d’ailleurs gagné le procès. Mais pour un citoyen non assuré, c’est-à-dire pour à peu près tout le monde, c’est une punition financière considérable. On est bien obligé de se défendre, même si la poursuite n’a aucun fondement. Et au bout du compte, même en cas de victoire, les frais d’avocats ne seront pas remboursés. (…) Celui qui est poursuivi sans juste cause sera traîné pendant des mois et des années d’interrogatoires.
Dans notre cas, c’est le collège qui a payé tous les frais d’avocat du directeur des études et de la directrice générale. 48,900 $ de fonds publics ont été utilisés et gaspillés. De notre côté, le syndicat a payé les frais d’avocat pour la poursuite du Directeur des études contre les quatre membres de l’exécutif du syndicat, ce qui est normal. Mais pour ce qui est du Littéraire, l’enseignant membre du conseil d’administration, c’est une autre histoire. Il aurait pu se retrouver seul devant la poursuite et avoir à payer de sa poche tous les frais d’avocat pour sa défense. C’est d’ailleurs ce que souhaitait la prétendue diffamée. La décision de la Fédération autonome des syndicats de payer les frais d’avocat a été beaucoup plus politique que juridique. Nous avons eu l’écho de discussions au comité de direction de la Fédération : il a fallu que le Syndicaliste mette tout son poids politique de vice-président de la Fédération pour faire pencher la balance en notre faveur car certain fonctionnaire syndical, à courte vue, réduisait les poursuites à un conflit de personnalités. Si la Fédération avait refusé de payer les frais d’avocat pour sa défense à propos d’événements survenus au Conseil d’administration, le Littéraire aurait exigé que le collège paie ses frais d’avocat puisque, en tant que membre du Conseil d’administration, il avait les mêmes droits que la Directrice. A la réflexion, l’avocat syndical aurait dû envoyer une facture de 15,000 $ au Collège. Malheureusement, dans l’entente hors cour, il fut convenu que chaque partie paierait ses frais d’avocat. En tout, il en a coûté environ 25,000 $ au syndicat pour les frais d’avocat.
frivole
Aucun rapport avec la légèreté des moeurs. Dans le monde juridique, une poursuite est rejetée si elle est déclarée frivole c’est-à-dire sans fondement. La directrice, sur les conseils de son avocat, a décidé d’une façon purement arbitraire que les excuses du Littéraire pendant la réunion du Conseil d’administration du 19 juin étaient frivoles. 
jugement
Faculté de l’esprit permettant de bien juger de choses qui ne font pas l’objet d’une connaissance immédiate certaine, ni d’une démonstration rigoureuse. Avoir du jugement. Manquer de jugement. Erreur de jugement. 
la cafétéria qu’il ne fallait pas privatiser
Le dossier des services alimentaires et de la cafétéria
C O M P L E M E N T À L‘ I N F O-CA, vol.4, no. 18 (publié le 4 octobre 2000 à la suite de la réunion du Conseil d’administration du 27 septembre 2000)
Signé par les quatre membres de l’exécutif syndical ; envoyé à tous les enseignants. Le Complément à l’Info-CA décrit en détail une réunion du C.A. sur le dossier de la privatisation de la cafétéria ; il a été intercepté par la Direction avant sa distribution dans les casiers des enseignants, geste qu’un arbitre a jugé illégal.
Notre propre honneur est intéressé dans de pareilles manoeuvres et l’action de ces mercantiles est si détestable que c’eût été y prendre part que de ne pas s’y opposer. (inspiré de Molière, Don Juan, acte 3, scène 3)
Texte intégral de la proposition présentée au Conseil d’administration par Le Littéraire et l’Ingénieur
Attendu que le projet éducatif du Collège prône l’honnêteté intellectuelle, le respect des personnes, la qualité de vie et non le mercantilisme ;
Attendu que le Café du Bourg est un organisme sans but lucratif qui offre d’excellents services alimentaires depuis 22 ans ;
Attendu que le Café du Bourg ne doit pas être traité comme un organisme extérieur au Collège auquel on imputerait des coût d’utilisation des équipements (électricité) ou de services (conciergerie etc.) comme si ces coûts n’étaient pas déjà financés par le Ministère (augmentation des frais d’opération de 4 800$)
Attendu que les négociations qui ont conduit à une augmentation de loyer de 14 250$ à 18 000$ avec la menace d’aller en appel d’offres pour obtenir plus de revenus pour le Collège, ont eu comme conséquence la déstabilisation du Café du Bourg et l’insécurité des neuf employées de la cafétéria et du Café-Inn et sont directement responsables de la fermeture du Café-Inn ;
Il est proposé par le Littéraire et appuyé par l’Ingénieur :
1- Que le C.A. confirme et maintienne le Café du Bourg dans sa vocation d’organisme sans but lucratif dont l’objectif est la qualité des services alimentaires offerts aux élèves et aux personnels du Collège au meilleur coût possible ;
2- Que le C.A. rejette la possibilité d’aller en appel d’offres en sous-traitance et rejette l’orientation qui consiste à donner un but lucratif aux services alimentaires ;
3- Suite à la demande générale (voir pétition), que des négociations soient entreprises pour permettre la réouverture du Café-Inn dans les plus brefs délais ;
4- Afin que ne se reproduisent plus la démoralisation et le stress causés par les négociations de l’année dernière, éléments de nature à nous priver de services alimentaires de qualité, que le C.A. s’assure du maintien à long terme du Café du Bourg comme organisme à but non lucratif qui administrera la cafétéria et le Café-Inn dans la stabilité et le respect.
Conclusion de cette lutte : l’administration du collège a dû renoncer à la privatisation des services alimentaires. C’est une autre victoire syndicale après le financement des nouvelles voies de sortie, le droit d’utiliser les casiers d’enseignants et l’abolition de la coupure de 2.5% en janvier et non en avril.
crédibilité
Ce qui fait qu’une chose mérite d’être crue. Influence dont jouit une personne auprès de quelqu’un par la confiance qu’elle inspire. La crédibilité d’un administrateur ou d’un enseignant est une chose fragile. Nous savions que nos actions syndicales et nos écrits remettaient en cause la crédibilité de la Direction de notre collège. 
les fameuses excuses
L’exécutif d’un syndicat composé de quatre enseignants écrit que, sur un dossier précis, un Directeur des études a manqué de jugement et s’est montré incompétent. Ce directeur lui envoie une mise en demeure de retirer ses propos et de s’excuser. Si l’exécutif, par écrit, retire ses propos et s’excuse, il admet avoir mal agi. Il montre du regret d’avoir offensé le directeur qui demande réparation de l’offense dont il aurait été victime. D’une certaine façon, en s’excusant, le syndicat se reconnaît coupable. La question qui se pose n’est plus : est-ce que c’est vrai que, par exemple, sur les règles d’admission à l’examen de reprise, ce qui est un dossier mineur, la Direction s’est montrée incompétente et a manqué de jugement ? La question est devenue : était-ce bien de l’écrire puisque cela a fait de la peine à la Direction ? Ce n’est pas à la Direction de s’excuser de son erreur ; c’est le syndicat qui doit s’excuser d’avoir dit que c’était une erreur. Si nous avions écrit que la Direction avait fait preuve d’impéritie (ce qui est synonyme d’incompétence), comme personne n’aurait compris, le Collège n’aurait pas pu nous menacer de poursuites pour diffamation et le Directeur des études n’aurait pas pu nous poursuivre pour diffamation. Le mot incompétence, trop brutal et trop clair, nous a causé bien des ennuis ; le mot impéritie, qui veut dire la même chose serait passé inaperçu. Il aurait fallu que l’on se précipite sur un dictionnaire. Nous avons fait un rude apprentissage des conséquences de l’emploi de tel ou tel mot. Les mots ont de l’importance pendant une guerre où la partie patronale cherche à trouver matière à poursuite pour diffamation et atteinte à la réputation. 
un procès au civil
Faire un procès au civil. Attaquer, poursuivre. Intenter un procès à quelqu’un. Le procès déplace le conflit ; il le transporte sur un autre terrain, celui de la Cour supérieure qui fonctionne selon ses règles propres avec ses lois, ses énervantes lenteurs, ses coûts considérables. Vous êtes dans un collège où les relations de travail sont régies par une convention collective signée par les deux parties. Surgit un désaccord. L’exécutif du syndicat s’exprime franchement et revendique. Le désaccord pourrait se régler à l’interne selon des mécanismes prévus à la convention collective ; il suffirait que la direction admette son erreur. Or, voilà que la Direction attaque l’exécutif du syndicat en Cour supérieure pour diffamation avec l’argent de nos taxes. C’est une façon de ne pas respecter les règles du jeu : c’est inadmissible.
non seulement des excuses mais des excuses sincères
Est sincère celui qui est disposé à reconnaître la vérité en toute bonne foi et à faire connaître ce qu’il pense et sent réellement sans consentir à se tromper soi-même ni à tromper les autres. Synonymes : authentique, vrai, non truqué. Antonymes : hypocrite, menteur, affecté, feint.
Comment fait-on pour déterminer la sincérité de quoi que ce soit. Comment reconnaît-on que des excuses sont sincères ? La Directrice exigeait du Syndicat qu’il présente des excuses et des excuses sincères. Pour que nos excuses soient reconnues comme sincères, des conditions exorbitantes étaient imposées. Il fallait admettre que nos propos étaient diffamatoires. Il fallait admettre que nous avions mal agi. Il fallait se reconnaître coupable. Il fallait s’engager à cesser d’exercer notre jugement critique, élément essentiel de la fonction syndicale.
En pratique, l’exigence de sincérité équivalait à obliger qu’on se transforme en syndicat de boutique et à cesser de traiter d’égal à égal. Si nous demandions que l’erreur de l’administration soit corrigée, nous faisions la preuve que nos excuses n’étaient pas sincères. Si nous disions que nous allions évaluer la directrice générale, nous montrions un esprit rebelle. 
C’est un classique de demander des excuses quand on juge qu’il y a eu offense. On a demandé à Jacques Parizeau de faire des excuses après sa déclaration sur l’argent et des votes ethniques le soir du référendum de 1995. Il ne s’est pas excusé. Il n’avait pas à s’excuser d’avoir dit la vérité. Les organisateurs du love in de Montréal et les dirigeants d’Option Canada, ne se sont pas excusés de n’avoir pas respecté la loi québécoise sur les dépenses permises par le camp du NON. Les libéraux ont exigé que le chef de l’ADQ, Gérard Delteil s’excuse pour avoir dit, la même semaine que l’assassinat de Nic Rizzuto, que Jean Charest était le parrain de la famille libérale. De nombreux collaborateurs de Vigile ont demandé aux députés du Parti québécois qui ont voté la motion de blâme contre Yves Michaud de reconnaître leur erreur. Certains l’ont fait mais pas tous.
respect
Selon Le petit Robert, le respect est un sentiment qui porte à accorder à une personne une considération admirative, en raison de la valeur qu’on lui reconnaît, et à se conduire envers elle avec réserve et retenue. Est respectueux celui qui éprouve ou témoigne du respect, de la déférence. On peut inspirer le respect ; on doit mériter le respect. Le respect, ça ne s’impose pas : ça se mérite.
Elle s’imaginait que le seul fait d’être directrice devait lui assurer automatiquement le respect. C’était une grave erreur. Une personne en autorité qui est attaquée peut accuser l’opposant de lui manquer de respect, ce qui fait diversion par rapport à l’objet de la critique. L’accent est alors déplacé vers la forme au détriment du fond. C’est l’objectif visé. Par ailleurs, la conduite d’une personne en autorité qui veut être respectée doit être irréprochable. Si elle commet des abus de pouvoir ou manque d’éthique dans le choix des moyens pour attaquer ses opposants, il est normal qu’on se défende et alors, qu’elle ne vienne pas se plaindre qu’on lui manque de respect et qu’elle ne vienne pas nous accuser d’être irrespectueux, irrévérencieux ou insolent. Le fait d’occuper une fonction n’entraîne pas automatiquement le respect. C’est la personne qui occupe la fonction qui doit mériter le respect par sa compétence, son honnêteté, son jugement et son sens de la démocratie. L’époque du respect en vertu de la seule fonction et envers l’autorité est bien révolue.
ça vous étonne mais c’est comme ça (la ballade de Melody Nelson de Serge Gainsbourg)
la fonction et la personne
La directrice générale prétendait avoir de la classe et faire partie de l’élite mais elle était plutôt forte sur le cosmétique, l’étiquette, l’apparence et le décorum comme Josée Verner dite la Barbie de Québec et Liza Frulla, la commère du Club des Ex. Contrairement à Montaigne qui a occupé la fonction de maire de Bordeaux pendant quatre ans et qui disait avec son bon jugement habituel, le maire et moi sommes deux, il y avait, a-t-elle voulu nous faire croire, comme une union substantielle entre le Collège et sa directrice générale. Montaigne insiste sur la distinction qu’il faut faire entre la fonction et la personne. Ce n’est pas honnête de prétendre que tout désaccord sur l’exercice de la fonction est une attaque contre la personne ou une attaque contre l’institution. Au Conseil d’administration, c’était l’unanimité ou le drame car quiconque n’était pas d’accord avec elle mettait nécessairement le collège en péril. Nous devions nous opposer à tant d’extravagance. Ces attitudes de prima donna méritaient une remontrance rédigée avec fermeté car quand nous écrivons ce que nous pensons notre âme marche d’une grande allégresse. ( Montaigne, Essais, I, 40).
mais ses jours étaient comptés
quatorze automne et quinze étés (la ballade de Melody Nelson)
intimider et déstabiliser
Le recours aux poursuites en diffamation est le plus souvent anti-démocratique. C’est se servir des Tribunaux à des fins politiques, pour intimider et déstabiliser l’adversaire et pour l’affaiblir financièrement en le menaçant d’amendes exorbitantes et en l’obligeant à de coûteuses dépenses en honoraires d’avocats avec la menace d’avoir à payer les frais d’avocat de la partie adverse. (C’est ce que veut dire l’expression avec dépens.) Les attaques devant les Tribunaux dont nous avons été l’objet, bien que fort stimulantes car nous aimons la bataille (comme disait Pierre Bourgault), n’en étaient pas moins énergivores. En plus, nous étions privés de vacances sereines car les mises en demeure nous tombaient dessus entre les sessions ou avant les vacances d’été. C’était la façon de la directrice de se venger et de nous faire regretter nos prises de position contre elle et notre engagement. Son message était clair : Si vous vous opposez à moi, vous allez en payer le prix.
le pouvoir au féminin
A propos du pouvoir au féminin, un mot pour dire une évidence, à savoir que chaque homme et chaque femme est un être humain. La catégorie de l’humain inclut le féminin et le masculin. Si on parle de valeurs féminines ou de valeurs masculines, parlons aussi de valeurs humaines. D’ailleurs, c’est quoi exactement une qualité féminine ou une qualité masculine ? Il y a des femmes qui traversent le lac St-Jean à la nage. Si un homme au pouvoir recherche le consensus ou manifeste de l’empathie dans une situation difficile, il n’est pas féminin, il n’est pas féminisé, il est humain tout simplement. Les femmes, à ce que je sache, n’ont pas le monopole de l’humain. De toutes façons, comme l’écrit Montaigne, dans le célèbre chapitre cinq du livre trois des Essais : Je dis que les mâles et femelles sont jetés en même moule ; sauf l’institution et l’usage, la différence n’y est pas grande. Le concept de féminisation de la société est un concept tordu et intimidant qui ne mène pas à des analyses constructives.
sa Majesté n’est pas à plaindre
Le passage de la directrice générale à notre collège a été rentable financièrement pour elle : très bon salaire de plus de 90,000 $ ; primes de rendement de 6% chaque année (même en situation budgétaire difficile, comme les dirigeants de grosses compagnies privées, les hors-cadres ne s’oublient pas : en 2005, dans le réseau collégial, 1.4 millions de dollars ont été payés en primes à des hors-cadres c’est-à-dire directeur général et directeur des études) ; voyages en Afrique et au Mexique ; compte de dépenses ; prime (légale, hélas !) de séparation dans les six chiffres (143,000 $, dit-on) ; excellente pension. Elle n’est pas trop à plaindre financièrement.
Elle se caractérisait ni par la rigueur intellectuelle ni par la rigueur budgétaire. Elle n’a pas hésité à imposer au Collège une dépense de 50,000 $ en frais d’avocat sans compter le temps et l’énergie gaspillés par les cadres qui auraient eu mieux à faire que de témoigner devant l’arbitre des griefs, la Commissaire du travail ou le juge de la Cour supérieure sans oublier le grand nombre d’heures gaspillées en préparation. Nous avons vu trop souvent la BMW de l’avocate directrice des ressources humaines, stationnée devant les bureaux de l’avocat local à côté du Carré Royal. Il eût été préférable qu’elle prenne de son précieux temps pour suivre des cours sur notre convention collective et des leçons sur la rédaction des procès-verbaux du Comité des relations du travail (CRT).
La directrice générale contrôlait tout. Elle a beaucoup dépensé pour les rénovations. Pendant des mois, le collège a été un vaste chantier de construction au grand plaisir des entrepreneurs. Une première directrice des ressources humaines, de Thetford Mines, a été épuisée par sa triple fonction de responsable des ressources humaines, de responsable des communications et de secrétaire générale et par l’exigence pressante de la mise sur pied d’une Fondation du collège et la multiplication des activités sociales annuelles : bal masqué, fête de Noël, cabane à sucre, tournoi de golf, cérémonie de remise des diplômes, remise de bourses, reconnaissance des années de service, réunions soulignant les départs (nombreux) des cadres ou les prises de retraite, reconnaissance de l’excellence scolaire. Toutes ces activités sociales objets des boycotts des enseignants avaient une grande importance pour la directrice qui aimait les mondanités. A cause des poursuites contre l’exécutif du syndicat, 95% des enseignants ont boycotté ces activités sociales pendant trois ans. Ces boycotts étaient très frustrants pour elle. Selon nous, on ne peut pas aller faire des mamours à une administration hostile qui nous poursuit devant les Tribunaux. Un hebdomadaire local tiré à 25,000 exemplaires et distribué gratuitement à chaque foyer, informait la population des poursuites et des boycotts des enseignants et la rédactrice en chef, dans des articles substantiels, avec professionnalisme, expliquait le point de vue de chacune des parties, ce qui ne manquait pas d’irriter la directrice générale qui s’en est plaint plusieurs fois avec véhémence puisqu’il apparaissait que cela allait mal au collège et qu’elle en était responsable, ce qui n’était pas bon pour son image de marque et pourrait nuire à sa future carrière. On commençait à comprendre dans la région que son gigantesque ego, son autoritarisme mal avisé et ses airs de m’as-tu vu créaient un gros malaise. Devant ses récriminations parce que, selon elle, l’article du journal local informant la population de la poursuite de 80,000$ ne méritait pas la première page, le directeur du journal, qui était un extrême modéré, lui a pourtant répliqué : Je ne vous dis pas comment diriger votre collège ; laissez-moi diriger mon journal comme je l’entends. A partir du moment où il y a eu des poursuites, le journal local ne parla plus du conflit. C’était le but recherché. Tout devint sub judice. Les poursuites ont été un moyen efficace (et inacceptable) de censure. Parce que le Collège achetait des pages de publicité dans le journal local, la directrice s’imaginait qu’elle pouvait y faire la loi.
aire de repos :
Jésus de Nazareth a donné ses lettres de noblesse à la colère et à l’indignation. Cet homme fondamentalement bon et doux a refusé qu’on lapide la femme adultère en disant : Que celui qui est sans péché lui lance la première pierre. J’ai pensé à cette scène des Evangiles en lisant le code de vie d’Hérouxville écrit par  André Drouin dont la première version notait avec un humour voltairien : A Hérouxville, on ne lapide pas les femmes.
un péché capital
Quand Montaigne parle des vices des rois, il faut mettre cela en rapport avec les sept péchés capitaux du petit catéchisme que nous avons appris par coeur à l’école primaire. Dans le petit catéchisme de la province de Québec, on peut lire :
58. - Quelles sont les principales sources du péché ? -Les sept principales sources du péché sont l’orgueil, l’avarice, l’impureté, l’envie, la gourmandise, la colère et la paresse. On les appelle communément péchés capitaux.
63.- Qu’est-ce que la gourmandise ? -La gourmandise est un amour déréglé du boire et du manger.
64.- Quelle est la gourmandise la plus dangereuse ? La gourmandise la plus dangereuse est l’ivrognerie, qui fait perdre la raison et rend l’homme semblable à la bête. Et rend l’homme semblable à la bête, ce langage avait bien impressionné nos très jeunes années. Il boit dit Phonsine à Angélina à propos du Survenant, ce qui le condamnait à ses yeux. Dans la région des Tire-Bouchons, accuser le Littéraire d’avoir traité une gestionnaire d’alcoolique même s’il avait retiré ses propos, c’était particulièrement malveillant.
la Direction n’a jamais présenté d’excuses au syndicat
Le petit Robert dit : à jeun, sans avoir rien mangé, l’estomac vide. En anglais : on an empty stomach, être à jeun. Remède qu’il faut prendre à jeun. Pour cette analyse de sang, il faut être à jeun. Dans le Robert, dictionnaire historique de la langue française, on lit : l’expression à jeun est employée familièrement en parlant d’une personne (1846), et spécialement d’un alcoolique, qui n’a encore rien bu. Ce qui donne à la réaction de la directrice générale un début de justification. C’est une preuve d’honnêteté intellectuelle et de probité de notre part que de rappeler cette remarque du grand Robert dont nous avons pris connaissance bien après les événements. C’était évidemment une erreur et une maladresse d’employer cette expression à jeun dans une réunion où la tension était à couper au couteau. De bonne foi, nous avons exprimé nos regrets et nos excuses oralement et par écrit. Nous n’étions pas obligé de le faire. Mais la directrice, elle, n’a jamais admis devant nous qu’elle avait charrié, qu’elle s’était trompée, que son témoignage du 31 octobre 2001 ne tenait pas debout et elle n’a jamais présenté d’excuses au principal intéressé et au syndicat des enseignants. Elle n’a jamais admis que le Littéraire n’a jamais dit : Cette fois-là, vous étiez à jeun. Ce qui confirme que, pour cette Administration, les excuses devaient être à sens unique. L’exigence de civilité était donc un prétexte à censure. En sept ans, malgré ses nombreuses erreurs, cette administration n’a jamais reconnu ses torts. Quand on est imbu de soi-même et de son importance, quand on a un complexe de supériorité qui pousse à la condescendance et même au mépris, on ne se rabaisse pas à s’excuser. Mais on se croit autorisé à demander des excuses aux autres. Dans cette affaire, où était la bonne foi ?
aire de repos
la vraie gibelotte des îles de Sorel
Prenez la route 132 qui longe le fleuve Saint-Laurent et dirigez-vous vers Ste-Anne-de-Sorel. Vous y découvrirez un chapelet d’îles connues pour leur charme très particulier et leur richesse ornithologique. Ici, le décor a peu changé. Les arbres se reflètent toujours nonchalants sur l’eau qui ne connaît point de rides. Au restaurant chez Marc Beauchemin, au 124, île d’Embarras, la nappe est toujours mise, en ciré à rayures rouges et blanches et les oignons espagnols marinent toujours dans le vinaigre doux. C’est ici qu’on sert la fameuse gibelotte. Mais d’où vient-elle ? De la région de Sorel, évidemment. Il faut remonter en 1926. Une dénommée Berthe Beauchemin, femme des Îles, personnage aussi légendaire que le Survenant, présente aux côtés de son père et de sa soeur Rébecca sa toute première recette de gibelotte : ce qui, au départ, n’était qu’un plat partagé avec quelques privilégiés, devint le mets régional de Sorel. Depuis ce temps, chaque été, en juillet, le festival de la gibelotte accueille des milliers d’estivants.
La gibelotte est une sorte de soupe aux légumes : un mélange de pommes de terre, de maïs, de tomates, de carottes, d’oignons. Puis, selon la tradition des Beauchemin, après avoir fait bouillir la barbotte dans l’eau salée, on y verse la gibelotte dessus, le tout dans une grande assiette creuse. Pour agrémenter le mets, on peut servir des filets de perchaude rôtis, à part, dans une assiette. Il existe des nuances dans la préparation de la gibelotte. Mais, malgré ces subtiles nuances, ce plat continue de faire le délice des connaisseurs et de susciter la curiosité des étrangers.
Ne résistez pas à la tentation de découvrir un des beaux endroits du Québec. Faites-en votre destination pour une prochaine balade. Prolongez le plaisir par une mini-croisière dans les îles ou en assistant à une pièce de théâtre.
source du texte et de la photo: saveurs du monde.net
Lors du Moulin à paroles à Québec, à l’été 2009, on a lu des recettes. Je m’en inspire.

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Recette de la gibelotte des îles de Sorel
Ingrédients pour 10-12 personnes
puce-32883.gif 450 g de lard salé, tranché
puce-32883.gif 4 oignons espagnols, hachés
puce-32883.gif 1,5 litre de bouillon de poulet
puce-32883.gif 1,5 litre de bouillon de boeuf
puce-32883.gif 2 kg de pommes de terre, coupées en dés
puce-32883.gif 125 ml de pâte de tomates
puce-32883.gif 125 ml de soupe de tomates concentrée
puce-32883.gif 125 ml de tomates rondes, épluchées
puce-32883.gif 500 ml de maïs en grain
puce-32883.gif 250 ml de pois verts
puce-32883.gif 750 ml de carottes coupées en dés
puce-32883.gif 1,5 kg de filets de perchaude ou de barbotte
puce-32883.gif sel et poivre
puce-32883.gif laurier, persil, thym, basilic
Progression
 1. Rincer le lard salé à l’eau froide et le faire dorer dans une marmite de 10 litres.
 2. Ajouter les oignons et laisser cuire jusqu’à ce qu’ils soient transparents. Ajouter les pommes de terre et les carottes, les bouillons et les épices, et laisser cuire de 10 à 12 minutes.
 3. Ajouter la pâte de tomates, la soupe de tomates, les tomates, le maïs et les pois. Faire mijoter 2 heures et ajouter les filets de poisson. Cuire 15 minutes.
 4. Servir avec des filets de perchaude frits, des oignons espagnols tranchés, du pain croûté et du bon vin blanc froid. Le tout précédé d’une ou deux bières froides.

Faux témoignage ne diras
Du petit catéchisme de la province de Québec, citons, pour mémoire, au cas où cela pourrait nous servir, le huitième commandement de Dieu : Faux témoignage ne diras, ni mentiras aucunement qui nous ordonne de dire toujours la vérité, et de respecter l’honneur et la réputation du prochain. Et que défend le huitième commandement ? Le huitième commandement défend le faux témoignage, la médisance, la calomnie et le mensonge. Qu’est-ce qu’un faux témoignage ? Un faux témoignage est une déposition contraire à la vérité, faite devant les tribunaux. Un témoin peut ne pas dire la vérité par manque de mémoire. Il peut aussi déformer involontairement les paroles ou les faits. Un témoin peut se tromper de bonne foi. Un témoin peut aussi volontairement déformer des paroles pour incriminer quelqu’un. Il peut être de mauvaise foi. Il peut carrément recourir au mensonge et à la tromperie. Mentir, c’est dire autre chose que ce que l’on sait être vrai. Cela est possible. Cela existe. Cela s’est déjà vu. Et cela peut être grave et conduire à des erreurs judiciaires. La falsification et la conscience de la falsification, c’est-à-dire le mensonge, cela existe. Si quelqu’un a besoin de recourir à une fabrication ou s’il y a des erreurs dans sa version de ce qui s’est dit, n’est-ce pas un signe que sa cause n’est pas fondée ? Faux témoignage ne diras, ni mentiras aucunement est un commandement qui ordonne de dire toujours la vérité surtout dans un contexte judiciaire. Vous savez de quoi je parle.
pour dédramatiser
Voici ce que Montaigne raconte.
Le monde n’est que variété et dissemblance. Les vices sont tous pareils en ce qu’ils sont tous vices (...). Mais ils ne sont pas égaux. (...) L’ivrognerie me semble un vice grossier et brutal. (...) Je n’eusse pas cru d’ivresse si profonde, étouffée et ensevelie, si je n’eusse (su) ce que m’apprit une dame que j’honore et prise singulièrement, que près de Bordeaux, vers Castres où est sa maison, une femme de village, veuve, de chaste réputation, sentant les premiers ombrages de grossesse, disait à ses voisines qu’elle penserait être enceinte si elle avait un mari. Mais, du jour à la journée croissant l’occasion de ce soupçon et enfin jusques à l’évidence, elle en vint là de faire déclarer au prône de son église que, qui serait content de ce fait, en l’avouant, elle promettait de lui pardonner, et, s’il le trouvait bon, de l’épouser. Un sien jeune valet de labourage, enhardi de cette proclamation, déclara l’avoir trouvée, un jour de fête, ayant bien largement pris son vin, si profondément endormie près de son foyer, et si indécemment, qu’il s’en était pu servir sans l’éveiller. Ils vivent encore mariés ensemble.  (Montaigne, Essais, II, 2, De l’ivrognerie)
Prière de ne pas y voir un désir inconscient : un peu de sérieux, s’il vous plaît !

aire de repos

« La liberté d’expression est à la vie démocratique ce qu’est l’oxygène au corps humain : essentielle », écrit le juge André Rochon pour la Cour d’appel en avril 2010.
Au collège Germaine-Guèvremont, on a manqué d’oxygène.
commentaire
…les répétitions et les allers-retours d'un récit au caractère visiblement obsessionnel traduisent la dimension tout intérieure ou subjective de cette histoire vécue de harcèlement et d'hostilité…

l’arsenal patronal
récapitulons 
Le projet de nuire au Littéraire  a été conçu il y a longtemps par un groupe de libéraux appelés la clique. Ils se réunissaient dans la propriété (comme on dit à Bye bye maison) de l’une ou de l’autre avec vue sur le fleuve ou au restaurant l’Aquarelle. Après avoir devisé du dernier voyage, parlé du prochain voyage, des affaires, de politique municipale, de développement local, de construction possible d’une maison plus grande, plus belle, plus prestigieuse, ils parlaient du collège et des ambitions de l’hôtesse royale et aussi des problèmes de l’adjointe au directeur des études, Louise K.. Entre la poire et le fromage car eussent-ils abordé le sujet plus tôt, cela aurait été de nature à leur couper l’appétit, ces notables se posaient la question : Comment se débarrasser du Littéraire? Sa présence au collège de leur région était inadmissible et insupportable.
Entre deux gorgées de Côtes du Rhône (L. Guigal), ils se plaisaient à rappeler les idiosyncrasies du Littéraire : son arrogance, son insolence, ses fanfaronnades, sa désinvolture, son outrecuidance, sa vulgarité de bum lettré, son côté bas de la ville de Montréal. Par leur réseau de relations, chaque semaine depuis vingt-cinq ans, des propos politiques piquants ou offensants leur étaient rapportés. C’était évident, le Littéraire se servait de ses cours pour faire de la propagande politique anti-fédéraliste et anti-libérale. Cela avait assez duré. Il a assez ri de nous autres disaient-ils en choeur. Il fallait mettre fin à ça. Et ils choquaient leurs verres tout en devenant de moins en moins à jeun.
Il faudrait être patient mais le plan permettrait cette longue patience puisqu’il aboutirait au succès : le Littéraire finirait par prendre sa retraite.
L’hôtesse royale avait un plan de carrière qui la mènerait à la direction du collège. C’était bien parti puisqu’après avoir été enseignante, puis professionnelle, ensuite cadre, elle était devenue Directrice des études dans un collège de la Rive-Sud. Pour accéder au poste envié de Directrice générale, il s’agissait d’attendre la retraite de l’actuel Directeur général. Cela ne saurait tarder. Cela arriva et en effet la châtelaine de Sainte-Anne-de-Sorel atteint son but : elle fut nommée Directrice générale en 1997. A l’unanimité, bien sûr.
Une ligne belliqueuse fut alors tracée par la clique qui a décidé de se débarrasser du Littéraire, ce fendant, de prétentieux, cet insupportable flagorneur, cet inconscient, cet étranger, cet ennemi, ce baveux, ce grossier personnage, ce séparatiste dont le beau-frère a été felquiste. L’objectif était de le forcer à prendre sa retraite en créant des conditions de travail difficiles. Il fallait prendre le temps nécessaire. Et utiliser tout l’arsenal patronal pour le déstabiliser et lui rendre la vie impossible.
D’abord, pour commencer, humilier son ami du syndicat à l’occasion de la sélection d’un Directeur des ressources humaines. Le Syndicaliste avait un bon emploi comme vice-président de la Fédération autonome du collégial : la directrice l’invita à poser sa candidature pour pouvoir le rejeter en lui disant très inamicalement : Je vous ai traîné pendant tout le processus.
Puis elle utilisa une arme efficace pour embêter un enseignant : la plainte. Ce fut la plainte d’une étudiante adulte grassouillette bec pincée quand le Littéraire remplaça une enseignante malade pendant trois semaines pour préparer les élèves à passer un examen d’analyse littéraire sur Les femmes savantes de Molière. Comme par hasard, la plainte aboutit aux oreilles de la Directrice générale qui s’en occupa personnellement trop heureuse de brasser de la marde au détriment du Littéraire, mandatée qu’elle était par la clique.
Elle eut l’idée originale de convoquer le président du syndicat des enseignants qu’elle rencontrait pour la première fois pour le tester en lui parlant de cette plainte. L’Ebéniste défendit le Littéraire, qui, courroucé, exigea une rencontre qui fut houleuse et où Montaigne vola la vedette. C’est la rencontre du : Plus le singe monte haut dans l’arbre, plus il montre son cul et directrice générale, ce n’est pas haut dans l’arbre.
La façon de traiter cette plainte, c’était un commencement de harcèlement. Le Littéraire se sentit surveillé et commença à s’inquiéter.
La première année du règne de Françoise première fut marquée par des conflits à propos de la privatisation de la cafétéria et du financement de trois nouveaux programmes ou voies de sorties. Sa Majesté a voulu privatiser la cafétéria qui offrait de bons repas à prix modique en la confiant à des traiteurs dans le but d’augmenter les revenus du collège. Notre opposition fut un succès. Elle subit son premier gros échec. Et le prit très mal.
Elle voulut financer les trois nouvelles voies de sortie sur le dos des enseignants en augmentant leur tâche. Elle subit un nouvel échec.
L’administration tenta de prolonger de plusieurs mois le 2.5% de coupure de notre salaire, gracieuseté de Lucien Bouchard, malgré une entente nationale. Pour empêcher qu’une lettre de protestation signée par les sept membres du CRT (Comité des relations du travail) se rende au Conseil d’administration, elle demanda à l’adjointe au Directeur des études d’aller passer un questionnaire d’évaluation dans une classe de bureautique, quatre mois après la fin du cours. Les enseignantes de bureautique s’y opposèrent. Le Littéraire en tira une leçon. Il ne pourrait plus enseigner en paix car on le surveillait avec la malveillante intention de le prendre en défaut.
Visé dans son enseignement, il le serait aussi comme membre du conseil d’administration (C.A.). Ainsi le bilan de l’an 1 qu’il écrivit en collaboration avec le Politique fit sortir d’autres pièces de l’arsenal patronal : une lettre de doléances au dossier, une suspension de six mois du C.A. et l’obligation de passer devant le conseil de discipline du C.A. Le tout par courrier recommandé au début des vacances. Les lettres recommandées, c’est énervant et c’est déstabilisant. Une entente fut signée. Le Littéraire et le Politique s’en tirèrent avec une promesse de bonne conduite : la Directrice générale se comportait comme une Mère supérieure. Le message était clair : Si vous me critiquez, il y aura des conséquences, vous en paierez le prix. Comme nous n’avions pas fait le voeu d’obéissance, il était inévitable qu’il y ait affrontement. Et affrontement il y eut.
Les gros canons de l’arsenal patronal étaient à venir. La saga de l’évaluation négative (70% des enseignants se prononcèrent contre son renouvellement de mandat) que les enseignants firent de la Directrice générale qui voulait un autre mandat de cinq ans occasionna un conflit ouvert qui aboutit à deux poursuites en diffamation contre l’exécutif du syndicat et contre le Littéraire qui faisait partie de l’exécutif.
80,000$ pour avoir écrit que sur le dossier de l’examen de reprise, le Directeur des études s’était montré incompétent et avait manqué de jugement. Ce qui était vrai mais il ne fallait pas le dire. Il fallait s’excuser de l’avoir écrit. Toute vérité n’est pas bonne à dire, n’est-ce pas !
170,000$ contre le Littéraire pour avoir demandé si la Directrice était à jeun quand elle a promis d’acheter des ordinateurs pour le programme d’Arts et Lettres lors d’un accueil du personnel à l’automne à la bière et au vin. Elle ne tenait pas sa promesse. Ce propos anodin qui fut retiré séance tenante devient une accusation d’avoir traité la Reine d’alcoolique.
Ces deux poursuites, c’était l’artillerie lourde. Le syndicat a répliqué par des griefs, une plainte au Tribunal du travail et une menace de poursuites pour diffamation parce que la Directrice, par écrit distribué à tout le personnel, a traité les quatre membres de l’exécutif du syndicat des enseignants de menteurs après avoir répété qu’ils étaient des diffamateurs sans l’appui d’un jugement de cour.
Après de nombreuses péripéties dont un certain nombre d’actions de harcèlement patronal contre le Littéraire, nous avons signé une entente hors cour qui nous a débarrassés des poursuites mais qui n’a rien réglé. Une de ces péripéties est un complot contre le Littéraire qui a échoué: la visite de deux cadres (féminines) dans sa classe avec un questionnaire passé aux élèves pour le prendre en défaut. Cet échec patronal est une des causes qui les a poussés à signer une entente.
Une synthèse du conflit rédigée par la syndicat provoqua un nouveau psychodrame. Mais le Conseil d’administration refusa la demande de la Directrice de nous poursuivre de nouveau pour une troisième fois. Celle-ci se sentit trahie et se prépara à la retraite qu’elle prit l’année suivante.
Dans son rapport à la clique, Sa Majesté se vanta de nous avoir fait la vie dure. Mais elle ne put crier victoire. Elle se consola du mieux qu’elle put, un verre de vin à la main, en suivant des yeux le vol élégant des outardes en formation sur le fleuve qui se dirigeaient vers le Chenal-du-Moine.
Et les crapauds chantent la liberté.  (Félix Leclerc)
J’entends les cris de l’engoulevent, j’observe son vol lointain dans le ciel d’un soir d’été, les lumières s’allument sur le parc Robin, non loin de la rue Wolfe,  il est temps de mettre fin aux jeux, balançoire et château de sable et de rentrer à la maison de mes grands-parents italiens, où le vin fermente dans deux gros barils, ma petite main droite serrée dans la douce main gauche de ma mère. J’ai quatre ans et je suis heureux. Je suis conscient du temps qui passe et un peu inquiet du cri rauque de l’engoulevent dans le soir qui tombe. J’ai peur des poules en liberté chez mon cousin Marcel Trifiro qui joue de l’accordéon. En croquant une carotte, je regarde de la galerie du deuxième étage, sur la rue St-Catherine, la boule illuminée et fascinante sur le toit de la pharmacie Montréal qui tourne sans cesse. Antonio, mon grand-père piémontais, chapeau sur la tête, comme chaque jour, lit son journal et ça sent bon, ma grand-mère sicilienne Teresa Guastella fait sa sauce spaghetti avec des pourpettes.   
aire de repos
la vie à Ste-Anne-de-Sorel dans l’ancien temps selon Walter S. White
1885. Décembre. A une assemblée municipale, il fut proposé par le conseiller Pierre Salvaille, secondé par le conseiller Michel Péloquin que vu l’exécution injuste et arbitraire de notre compatriote Louis Riel, autorisée par le Gouvernement de Sir John Macdonald, le 16 novembre dernier, ce conseil proteste énergiquement au nom de tous les citoyens de Ste-Anne-de-Sorel.
1888. Octobre. M. Pierre Péloquin a tué 219 canards en 5 jours la semaine dernière.
1890. Mars. Les prix de notre marché ont considérablement varié depuis quelques semaines. Ainsi le bon beurre se vendait samedi 12 cents la livre contre 20 cents que l’on payait il y a quelques semaines. Il s’est même vendu d’excellent beurre salé pour 10 cents la livre. Les oeufs se vendent depuis 12 1/2 à 15 cents la douzaine et les patates de 45 à 65 cents le minot. 
1894. Avril. M. P. Péloquin l’ancien garde-chasse de Ste-Anne a abattu en trois jours 88 canards sauvages dont 60 noirs. C’est une chasse vraiment extraordinaire.
1895. Avril. M. Charles Paul de Ste-Anne-de-Sorel vient d’être nommé garde-chasse pour les comtés de Yamaska et Richelieu.
1895. Septembre. Le téléphone est maintenant installé entre Sorel et Ste-Anne-De-Sorel et les boîtes se trouvent à l’hôtel Houde et au presbytère.
1898. Mars. Les autorités municipales de la paroisse Ste-Anne-de-Sorel ont passé un règlement prohibant la vente de liqueurs enivrantes dans la limite de cette paroisse. Les conseilleurs méritent des félicitations pour cet acte car on n’a certainement pas besoin d’hôtel dans une paroisse qui ne se trouve qu’à deux milles de la ville de Sorel.
1900. Juin. Les pêcheurs des îles de Sorel et de Ste-Anne ont expédié plus de 10,000 livres de poisson mercredi soir à Montréal et à Québec par les bateaux de la Cie Richelieu.
1906. Octobre. La loi concernant la chasse est audacieusement violée de ce temps-ci aux îles de Sorel. On chasse le canard la nuit comme le jour bien que la loi défende de tirer sur ces gibiers depuis le coucher jusqu’au lever du soleil. Quand va-t-on faire observer la loi ?
1920. Août. Le Nina L. - Samedi après-midi, on lançait les chantiers de la Sorel Transportation and Shipbuilding Co. Ltd, une superbe goélette à quatre mats d’une longueur de 188 pieds, d’une largeur de 36 pieds, et de 17 pieds de profondeur. La marraine était Mme Jos. Simard. 
1932. Janvier. Les Fonderies Beauchemin achetées par M. Jos. Simard deviennent Sorel Steel foundries Ltd.
1933. Février. La coupe de glace est commencée et les blocs de glace mesurent de 24 à 30 pouces d’épaisseur. La provision de glace devrait être suffisante pour l’été prochain.
1935. Décembre. Inauguration de la lumière électrique dans l’église.
1937. Juin. La grève qui durait depuis un mois dans les usines de Sorel Steel Foundries Ltd., Sorel Mechanical Shops et les Chantiers Manseau Ltée est terminée.
1944. Avril. Le traversier Le Sorelois fait maintenant la navette entre Sorel et St-Ignace, à la grande satisfaction des voyageurs et ouvriers des îles qui travaillent dans nos industries.
1955. Octobre. Un important quotidien de Toronto a rendu un hommage bien mérité au génie créateur des frères Joseph, Edouard et Ludger Simard qui sont les piliers de l’industrie lourde locale. Sorel, grâce aux frères Simard, possède des industries uniques au monde entier ; cet accomplissement est dû à trois canadiens-français originaires de Baie St-Paul. Nous sommes fiers de les compter comme paroissiens.
1957. Juin. Un film sera tourné sur la vie de Germaine Guèvremont, auteur du Survenant et de Marie-Didace. Madame Guèvremont a maintenant sa résidence permanente dans les îles de Sorel.
1967. Août. Le 24 dernier avaient lieu les obsèques de madame Germaine Guèvremont. (...) Nous avons un bon souvenir d’elle dans l’émission télévisée Le Survenant.(qui a duré 8 ans).(...) Elle allia à une grande simplicité une grande curiosité pour tout ce qui n’était pas elle-même. (...) Au début de l’été, on avait vu d’elle L’adieu aux îles. Cet adieu était un avertissement. Elle ne devait jamais y retourner à moins que les âmes puissent, une fois délivrées de leur corps, circuler dans le temps et l’espace.
(Walter S. White, Le Chenal du moine, une histoire illustrée, 1976, Les Editions Beaudry & Frappier)
Anvant ou monté bois,
gadé si ou capab descenn li.
(Avant de grimper à un arbre,
assure-toi de pouvoir en descendre.)
En voyage au lac St-Jean, les hôtes du gîte A la ferme Hébert nous ont appris une expression qui décrit certains parvenus de St-Félicien. Autour du parc Lafontaine à Montréal, on parlait de ceux qui pètent plus haut que le trou. Au lac St-Jean, en se référant à certaines personnes de St-Félicien, les bleuets parlent de hautepéteuterie et même de superhautepéteuterie. 
J’entends les cris de l’engoulevent, j’observe son vol dans le ciel d’un soir d’été, les lumières s’allument sur le parc Robin, il est temps de mettre fin aux jeux et de rentrer à la maison de mes grands-parents italiens, ma petite main droite serrée dans la douce main gauche de ma mère. J’ai quatre ans et je suis heureux.  

épilogue
En lisant Les Illusions perdues, roman d’Honoré de Balzac où abondent les portraits de personnages, il est venu deux idées à l’auteur qu’il croit opportun de partager avec le lecteur en guise d’épilogue. Notons ces deux définitions du petit Robert du mot épilogue : remarque exposant des faits postérieurs à l’action et destinée à en compléter le sens ; dénouement (d’une affaire longue, embrouillée).
La première remarque est un retour sur une citation de Montaigne que nous avons choisie dans un moment de colère : la méthode de harcèlement de notre adversaire, est un vrai témoignage de l’humaine imbécilité, pour dire que ce que nous avons appelé avec une certaine grandiloquence de la pensée unique ou du fanatisme est peut-être, plus simplement, ce que Balzac appelait de la bêtise en décrivant une grande dame de province, madame de Bargeton qu’il qualifiait aussi ironiquement de reine et de souveraine. Quand il n’était pas d’accord avec le comportement provincial de madame de Bargeton, Balzac, exaspéré, parlait de sa bêtise. Il nous est arrivé de le penser à propos de notre adversaire. A l’époque où existait une aristocratie, entre hommes, un duel lavait une offense. De nos jours, quand on se croit victime d’une insulte ou qu’on se sent menacé dans sa fonction ou qu’on veut exercer une vengeance politique et qu’on est une grande dame qui fait partie de la hautepéteuterie de sa petite ville, on appelle son avocat surtout quand on sait qu’on n’aura pas à en assumer personnellement les frais. C’est une caractéristique d’une certaine classe sociale. Ce n’est pas brillant mais ce n’est pas nécessairement de la bêtise. Ça dépend du point de vue. Balzac aurait dit de cette bourgeoise infatuée qu’en femme exagérée, elle exagérait la valeur de sa personne. Jane Austen aurait écrit qu’elle avait beaucoup d’admiration pour sa personne. Elle aurait dit aussi qu’en femme accomplie, rien ne devait lui résister. Dans Pride and Prejudice, Lady Catherine de Bourgh qui est aussi une dominatrice, subit la défaite : sa fille ne marie pas Mr. Darcy. 
Deuxième remarque de conséquence du point de vue des rapports entre les mots et la réalité. La distance dans l’espace et l’éloignement dans le temps nous ont donné cette étrange impression que le portrait que nous avons tracé de la directrice a créé un personnage fictif assez séduisant qui s’est exprimé dans des Confidences. Comment ne pas être séduit par une femme mûre qui reconnaît en partie ses torts et qui ne menace plus de nous poursuivre. Même si c’est un personnage fictif qui est certainement différent de l’original. Toutes les parties du livre mettent en scène des personnages que l’absence de noms propres a rendus presque fictifs (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne nous parlent pas de la réalité) et dont le présent est si loin de ce passé pourtant récent qu’ils en sont devenus comme les acteurs d’une pantomime dont on cherche le sens dans la tristesse du souvenir de nos amis Daniel Lussier et Lise Latraverse  aujourd’hui disparus.
Vieux-Longueuil, décembre 2004 -vingt et un mars 2008- 23 août 2011-22 juin 2012-11 janvier 2016
Le Littéraire,  voyageur de Charlevoix ayant mis le point final à son livre, après 40 ans d’enseignement dont 36 au même collège et onze ans de réflexion et d’écriture, s’est senti désinstitutionnalisé, c’est-à-dire, libre comme les prisonniers sortis de prison du film The Shawshank Redemption, libre du poids de certains éléments hostiles d’une région et libre d’aimer cette région à travers des ami(e)s et à travers l’affection qu’il porte au père Didace et aux deux romans qui n’en sont qu’un, si riches en humanité, de Germaine Guèvremont : Le Survenant et Marie-Didace qui sont des chefs-d'oeuvre dignes de figurer dans le panthéon de la littérature universelle.
aire de repos
Le samouraî parle. Le samouraï dit : 
Ma Voie est fondée sur la loyauté, la justice et l’honneur. Mon idéal est l’esprit martial dans l’affrontement sans peur de l’ennemi dans la bataille. En toutes circonstances, droiture, honnêteté et surtout contrôle de soi. Mon art consiste non pas à vaincre les autres mais à ne pas être vaincu. Ma passion pour la franchise n’exclut pas la ruse mais rejette le mensonge ; elle a sa source dans le courage, mais aussi dans le besoin de limpidité, de pureté, d’harmonie et de cohérence. Tout ce qui entache cet état est déshonorant. 
Ainsi parla le samouraï.

Et quand personne ne me lira, ai-je perdu mon temps de m’être entretenu tant d’heures oisives à pensements si utiles ? (Montaigne)
Je crois finalement qu’écrire fait partie de la liberté d’expression. On a le droit d’écrire comme on a le droit de parler. Quand on écrit, on ne fait taire personne. (Jacques Ferron)
Notre vie est partie en folie, partie en prudence. Qui n’en écrit que révéremment et régulièrement, il en laisse en arrière plus de la moitié. (Essais, III, 5)
Mais, me direz-vous, il ne s’agissait que d’une misérable petite affaire ! Oui, bien sûr, vous avez raison, mais tout est relatif. Moi, j’en faisais une grande affaire et, comme elle me concernait, mon jugement prévalut. (Jacques Ferron, Appendice aux Confitures de coings, Parti pris, 1972)
aire de repos
Réponses de Claude Gauvreau au questionnaire Marcel Proust: on appréciera l'humour souverain de Claude Gauvreau.
Votre qualité préférée chez l’homme ? Par-dessus toute chose, en tout, j’estime l’authenticité.
Votre qualité préférée chez la femme ? Quitte à friser le pléonasme. je dirais que ma qualité préférée chez la femme c’est la féminité.
Votre vertu préférée ? L’obstination.
Votre occupation préférée ? Ecrire.
Le principal trait de votre caractère ? L’implacabilité.
Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ? La compréhension. J’en arrive à l’âge où, longtemps méconnu et incompris et dénigré, j’ai besoin de goûter à un peu d’admiration.
A cause d’un vieux pli pervers, je suis toujours étonné qu’on me fasse confiance mais, chaque fois, c’est un des beaux et bouleversants moments de l’existence.
J’apprécie la franchise, l’absence de ruse, la spontanéité.
Ce que je déteste par-dessus tout ? J’ai en horreur les calculateurs, les exploiteurs, les tacticiens roués, les adeptes de l’extorsion, les arrivistes, les opportunistes, toutes les formes de l’inauthenticité.
Etat présent de mon esprit ? Je suis combatif, imaginatif, extravagant, optimiste.
Extrait de : Quand les écrivains québécois jouent le jeu, présenté par Victor-Lévy Beaulieu, Editions du Jour, 1970. 
Le poète et dramaturge Claude Gauvreau s’est suicidé en juillet 1971. Il avait quarante-cinq ans. C’est infiniment triste.
aire de repos
Les abeilles pillotent de çà, de là, les fleurs, mais elles en font après le miel qui est tout leur ; ce n’est plus thym ni marjolaine. (Montaigne, Essais, 1, 25)
Gagner une brèche, conduire une ambassade, régir un peuple, ce sont actions éclatantes. Tancer, rire, vendre, payer, aimer, haïr, et converser avec les siens et avec soi-même doucement et justement, ne relâcher point, ne se démentir point, c’est chose plus rare, plus difficile, et moins remarquable. Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. De fonder la récompense des actions vertueuses sur l’approbation d’autrui, c’est prendre un trop incertain et trouble fondement. Il n’y a que vous qui sache si vous êtes lâche et cruel, ou loyal et dévotieux : les autres ne vous voient point, ils vous devinent par conjectures incertaines ; ils voient non tant votre nature que votre art. Par ainsi, ne vous tenez pas à leur sentence, tenez-vous à la vôtre. (Essais, III, 2)
Crois-tu que de vivre dans le conflit t’apportera le bonheur ? (Philippe dit le Chat Barberis)
Conclusion: de l'insoumission, condition de la liberté
(la fin du règne d'une libérale sur une région)
Chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition (Montaigne)
Fallait-il s'excuser de notre compétence!
Avec cruauté, par des menaces diverses, elle refusa à cet enseignant le droit de dire je, droit qu'il dut reconquérir.

Pendant que d’autres parlaient de mondialisation, au lieu d’être accablés par cet universel naufrage du monde (Montaigne), nous étions engagés modestement, nous les machos et les misogynes, dans la défense de sept femmes, sept employées de la cafétéria menacées de perdre leur emploi par la privatisation ; nous faisions aussi la promotion de la qualité des aliments servis aux élèves. Nous étions engagés dans la défense du syndicat des enseignants dont l’existence même était en jeu. Nous nous battions aussi pour la liberté d’expression. Luttes modestes mais luttes nécessaires. Au niveau local. Micro-résistances à des micro-fascismes comme dirait Michel Foucault.
Certes nous étions conscients des problèmes mondiaux comme la protection de l’environnement, la faim dans le monde, la menace terroriste que fait planer sur la planète le radicalisme islamiste d’Al Quaeda, la situation d’exploités et de dominés de millions de femmes, d’enfants et d’hommes, la poudrière du Moyen-Orient où la création d’un Etat palestinien est toujours remise à plus tard, en somme tout ce qu’on voit aux nouvelles télévisées tous les jours. Ces graves questions faisaient évidemment paraître moins importantes nos préoccupations d’enseignants. Mais conscience planétaire et soucis quotidiens de santé et de travail coexistent chez la plupart de nos contemporains. La vie quotidienne des enseignants est faite de soucis bien ordinaires de nombre d’élèves dans nos classes et de discipline, de contenus de cours, d’horaires étirés, de liberté académique, d’évaluation par compétences, de médiocres rivalités entre collègues et de réunions convoquées par des cadres qui cherchent à s’occuper. Par ailleurs, la vie syndicale s'intéresse aux baisses de clientèle, à la répartition équitable des ressources, aux conflits interpersonnels, aux programmes à sauvegarder et aux conditions de travail plus ou moins décrétées par le gouvernement qui refuse de négocier. Il aura fallu mêler Montaigne à nos querelles pour élever le niveau des débats et les civiliser. Plusieurs citations de cet écrivain unique ont fortement irrité nos opposantes. Mais c’est grâce à Montaigne, maître de résilience, que nous avons résisté à nos adversaires, que nous avons défendu la liberté d’expression et que nous avons combattu avec un certain panache, nous semble-t-il, ce qui nous ramène à Cyrano de Bergerac dont nous admirons la faconde qui nous a inspiré.
Sa Majesté de Ste-Anne-de-Sorel savait que nous n’étions pas d’accord parce que nous ne nous gênions pas de le dire et de l’écrire ( elle avait ses courtisans, ses espions et ses agents-doubles qui cherchaient des avantages et que nous connaissions). Il fallait vraiment qu’elle vive dans sa bulle pour croire qu’elle réussirait à nous casser en exigeant de nous des lettres d’excuses ou des engagements de bonne conduite. Que voulait-elle au juste ? Ce n’est pas compliqué : pour assouvir sa passion tyrannique, elle voulait notre soumission. Elle voulait abattre notre esprit d’indépendance. Elle voulait régner sans opposition. Narcissique et égotiste, elle voulait le pouvoir absolu en annihilant toute opposition et en brimant la liberté d’expression par ces constantes brimades qu’on appelle du harcèlement. 
Faisant partie de la hautepéteuterie* de sa ville, elle s’attendait à notre soumission et elle l’avait obtenue de l’exécutif syndical qui nous avait précédé quand, après un repas bien arrosé dont elle a payé l’addition, utilisant son charme irrésistible, elle obtint 4.2 ETC (équivalent temps complet) pris dans l’enveloppe réservée à l’enseignement, ce qui veut dire, en clair, quatre enseignants en moins pour accomplir l’ensemble des tâches d’enseignement dans un collège qui compte  82 enseignants. Cette servitude volontaire nous a profondément irrités. Quand nous avons été élus à l’exécutif, ce fut une autre histoire. Nous sommes allergiques à la soumission et à la servilité. L’ayant constaté, et s’imaginant toujours avoir droit à notre soumission, elle entama deux poursuites en diffamation et elle commit plusieurs gestes d’abus de pouvoir et de harcèlement contre le Littéraire qui ne sont pas anodins et dont le caractère vexatoire n’a pas échappé à certains qui ont dit après avoir pris connaissance du dossier : Ça n’a pas dû être facile ! Elle frappait sans avertissement. Obnubilée par le pouvoir ou par l’argent comme tous les parvenus libéraux, elle se croyait tout permis avec un sans-gêne effronté. Montaigne l’a bien décrite dans les lignes suivantes :
En celle qui est enivrée de cette intention violente et tyrannique, on voit par nécessité beaucoup d’imprudence et d’injustice ; l’impétuosité de son désir l’emporte ; ce sont mouvements téméraires et de peu de fruit.
De peu de fruit en effet sinon de nous avoir donné l’occasion de gagner une longue bataille et de mieux comprendre et d’apprécier l’incomparable Montaigne, ce qui n’est pas rien. Nous terminerons par une autre citation de l’auteur des Essais, sans fausse modestie :
Quelle plus grande victoire attendez-vous que d’apprendre à votre ennemi qu’il ne vous peut combattre ?
Elle aimait répéter : Pendant que moi, je fais du développement pour le collège, eux. ils ne font rien d’autre que critiquer et me mettre les bâtons dans les roues. Vous savez maintenant que cette vue simpliste était fausse. Elle avait tout prévu sauf que le Directeur des études la laisserait tomber en se trouvant un emploi ailleurs ; pour parler ironiquement, il a alors manqué à son devoir de loyauté. Il a cessé d’être soumis et de faire la belle devant sa souveraine. Elle avait tout prévu sauf cette trahison et celle du Conseil d’administration qui refusa de poursuivre le syndicat pour une troisième fois. Elle n’avait pas prévu notre pugnacité et notre ténacité dans la volonté de faire du conflit une lutte collective gagnée par un syndicat qui s’est tenu debout parce que l’ensemble des enseignants ont compris les enjeux et ont été solidaires.
La liberté syndicale et la liberté d’expression étaient menacées. Devant un pouvoir dominateur, ou tu cèdes ou tu résistes. Que serait-il arrivé si nous lui avions laissé faire ses quatre volontés même si l’expérience a démontré comme se plaisait à le répéter le Politique qu’elle n’avait pas de limites allant, par exemple, jusqu’à demander à la conseillère en orientation, dans un chantage sans précédent, de renoncer à sa permanence et à devenir temps partiel à contrat pour le bien du collège.
Si nous l’avions laissé faire, nous aurions pu enseigner en paix sans nous faire espionner et sans que nos classes ne soient envahies par des cadres féminines munies de questionnaires piégés. L’Adjointe aux programmes (Louise K.) serait devenue Directrice des études ce qui n’aurait pas été dramatique. Les Conseils d’administration harmonieux terminés où toutes les propositions de la Reine auraient été adoptées à l’unanimité, nous aurions vidé les bouteilles de vin ensemble en dégustant quelques morceaux de pain français avec du bon pâté de campagne, du savoureux fromage d’Oka et quelque fine pâtisserie suivie d’un bon café. Nous nous serions quittés en nous donnant l’accolade et nous aurions emporté avec nous l’odeur capiteuse de son parfum comme l’écrivait Baudelaire de la Circé tyrannique aux dangereux parfums jusqu’à rendre notre femme jalouse. Il n’aurait pas été question de lettres d’excuses, ni de diffamation et d’atteinte à la réputation, ni de Conseil de discipline ou de Cour supérieure ni de griefs ou de plainte au Tribunal du travail, ni de mises en demeure, ni d’avocats et de huissiers. La cafétéria aurait été privatisée et peu importent les conséquences sur la qualité des aliments et la sécurité d’emploi des employées. La tâche des enseignants aurait augmenté parce que des ressources réservées à l’enseignement auraient été détournées ou, si vous voulez employer un euphémisme, réorientées. Sa Majesté aurait éprouvé une grande douceur à régner et nous aurions eu le contentement béat qu’apportent des relations harmonieuses avec l’Autorité et le Pouvoir. Nous aurions pu dormir en paix dans la quiétude que donne la soumission. Le directeur des ressources matérielles, de la formation continue et de l’International nous aurait invité à visiter sa cave à vins à Boucherville, ce qui nous aurait donné l’impression d’appartenir au même monde que ceux et celles qui veulent qu’on les admire à cause de leur carte de crédit Or.
Renonçant à tous ces avantages et bien d’autres, nous avons préféré l’insoumission et la liberté. Nous avons préféré donner aux jeunes et à une région l’exemple d’un vrai syndicat qui sait se tenir debout et se bat pour la liberté d’expression et la démocratie afin que l’argent ne soit pas le premier facteur qui influence toutes les décisions. Nous avons décidé de rester libres et nous n’avons aucun regret. Nous avons combattu la censure avec succès malgré deux poursuites-bâillons. C’est pour nous un sujet de fierté. Et nous avons tenu mordicus à ce que notre aventure soit imprimée noir sur blanc pour qu’elle ne soit pas oubliée. Tout en insistant pour que sa dimension politique ne soit pas occultée.
Tel est notre témoignage. 
Ce témoignage est complet et comporte certaines répétitions comme des variations sur un même thème pour que le message soit bien compris. En espérant que vous avez trouvé la gibelotte savoureuse et les fragments de la mosaïque complémentaires.
Le Littéraire 
Vieux-Longueuil, 23 mai 2009
revu le 6 mars 2010, le 24 décembre 2010, le 22 juin 2012 et le 11 janvier 2016
J’entends les cris de l’engoulevent, j’observe son vol dans le ciel d’un soir d’été, les lumières s’allument sur le parc Robin, il est temps de mettre fin aux jeux et de rentrer à la maison de mes grands-parents italiens, ma petite main droite serrée dans la douce main gauche de ma mère. J’ai quatre ans et je suis heureux.
la fin du règne de Françoise première  
Voici le courriel que l’Ingénieur Paul M. a envoyé au Littéraire, le 5 juin 2008 :
Bonjour. Juste pour dire que le journal local nous informe cette semaine que le CLD (Centre local de développement) avait élu un nouveau président qui remplace Sa Majesté qui détenait ce poste depuis huit ans. C’est la fin du règne de Françoise première sur notre région.
La Reine fut absente à la fête du 40è anniversaire (1968-2008) du collège Germaine-Guèvremont à laquelle elle a été invitée par un téléphone personnel de l’actuelle directrice. L’excuse officielle : elle attendait de la visite ce jour-là. Le 3 septembre 2008, le collège publia un album de souvenirs très bien fait qui contient de nombreuses photos et qui fut lancé à l’occasion de cette Fête du 40è anniversaire du collège. Le chapitre sur le département d’Arts et Lettres est particulièrement bien écrit : le Grammairien, qui a un côté stendhalien, en est l’auteur.
En quarante ans, trois personnes ont occupé la direction générale. Devant environ cent vingt-cinq personnes triées sur le volet réunies dans l’auditorium, l’élite de la région quoi, alors que la mention des noms des deux autres directeurs fut applaudie chaleureusement, pendant la présentation d’un diaporama, la mention du nom de Françoise R., celle qui était absente et qui fut directrice générale de 1997 à 2004 fut accueillie par un grand silence : pas le moindre applaudissement ne fut entendu. Ce fut un grand silence. Assourdissant.
Faisons une pause pour réfléchir à la signification de ce silence. Comprenons ce qui s’est passé ce jour-là.
Une voix accompagnant le diaporama a fait une transition entre le premier directeur général (29 ans) et, Sa Majesté, la deuxième directrice générale (7 ans) en disant :
"Du cinéma muet à la guerre des étoiles"
qui voulait souligner les achats d’ordinateurs de la directrice et la salle de vidéo-conférence qu’elle fit construire. 
Le mot guerre est la seule allusion au long conflit dont traite ce livre puisque l’album de souvenirs n’en parle pas. La pudeur du Grammairien dit le Courtisan est sans limites. Et c’est sans doute une allusion involontaire et humoristique que d’appeler son règne la guerre des étoiles où le mot clef est le mot guerre. Le silence accompagnant la mention de son nom est un autre signe de la fin du règne de Françoise première sur la région.
la solidarité et la résilience ont gagné
défendre le statu quo, c'est faire de la politique
Les fédéralistes, quand ils attaquent les indépendantistes, font souvent de la politique en hypocrites
Dialogue entre l’Irlandais et le Littéraire
L’Irlandais Pierre Girouard, (G) professeur d’anglais : Le Littéraire Robert Barberis, (B) professeur de littérature :
G. : Au Conseil du 19 juin 2001, elle a trop réagi,  she overreacted
B. : Elle était énervée à cause de la proposition de me suspendre du Conseil qu'ils se préparaient à faire suite à un point à l'ordre du jour ajouté le soir-même. Quand je l’ai accusée de ne pas avoir tenu une promesse d’acheter des ordinateurs pour Arts et Lettres, lors d’un accueil du personnel avec bière et vin, elle a vu rouge. Le rouge, c’est sa couleur préférée. 
G. Pour le procès, ils ont inventé des mots que tu n’as pas dits. Je sais ce que tu as dit, j’étais là.
B. Nous étions en guerre. Il s’agissait de prendre l’autre en défaut pour le traîner en Cour. C’est au moment de cette fabrication que j’ai commencé à les haïr. C’était un mensonge pur et simple. Je n’ai jamais dit : Cette fois-là, vous étiez à jeun. J"ai commencé à penser que c’était comme le dit Claude Lemieux, ancien joueur de hockey des Canadiens, des fucking ass holes. Je ne traduirai pas.
G. Tu n’aurais jamais dû dire vous étiez à jeun. Comme si cette promesse qu’elle avait faite était une promesse d’ivrogne.
B. Je l'admets mais les mots  m’ont échappé. Dans un cas comme celui-là, on retire les paroles et on s’excuse. C’est ce que j’ai fait. Je n’ai jamais pensé qu’elle traduirait mes propos par l’expression pourtant courante de promesse d’ivrogne.
G. Tu as sans doute touché un point sensible car, comme disent les Anglais, je le répète,  she overreacted.
B.  Sans aucun doute.   Une femme qui fait beaucoup de social a l’habitude de lever le coude. Y a rien là. Moi aussi, j’aime bien lever le coude. La preuve, ce soir alors que nous faisons une dégustation de toutes les bières que nous aimons.
G. Ce soir-là de juin 2001, au Conseil, la tension était à couper au couteau.
B. De toutes façons, au royaume des tire-bouchons, est-ce que cela avait tellement d’importance ? C’était un prétexte pour me planter. J’ai fait une erreur. Elle en a profité. Point à la ligne, comme dirait le professeur de physique Bernard Lapointe, dit Einstein. Il disait aussi : en sus et elle avait le gros orteil trop sensible. J’aimais bien Einstein. Un matin, j’allais quitter ma voiture stationnée et il m’avertit que mes lumières étaient allumées. 
G. L’inconscient, c’est un terrain glissant. Tu n’es pas Freud ni Dostoievski.
B. Non et elle n’est pas Carson Mac Cullers ni Lady Catherine de Bourgh.
G. The Heart is a Lonely Hunter.
B. Le coeur est un chasseur solitaire. Ce qu’on pense d’elle, est-ce si important ? Montaigne écrit : Je ne présume les vices qu’après les avoir vus. Or, je n’ai rien vu. Comme ma femme aime à le répéter: je suis un auditif pas un visuel.  Et si j’avais vu quelque chose ou s’il y avait eu quelque chose à voir, je n’aurais pas joué avec ça. J’aurais été discret. Je n’attaque jamais les administrateurs à partir de leur vie personnelle. Ça ne se fait pas.
G. Une femme accédait au pouvoir après trente ans de grisaille. Nous aurions pu être bien disposés à son égard et lui donner la chance au coureur.
B. En effet, nous étions prêts à le faire mais elle se comporta dès le début comme une adversaire. Avec notre ami Daniel Lussier et avec moi avec son histoire de plainte. Dès le début, elle nous a sous-estimés en voulant nous intimider. C’était la seule chose à ne pas faire et elle l’a faite. Une fois, après un conseil d’administration, elle m’a invité avec d’autres membres du Conseil, à un goûter. J’ai refusé. J’aurais pu dire oui et faire la paix avec elle. Mais, elle avait commencé dans l’hostilité. Tant pis pour elle. Alors, j’ai refusé de fraterniser ; j’ai préféré garder mes distances. Les libéraux ne m'attirent pas.
G. Le regrettes-tu ? On dirait que oui.
B. Non, pas du tout. Je ne suis pas jovialiste. Elle a choisi l’affrontement. Comme la clique libérale l'y poussait. Elle en a eu pour son argent. J’avais des raisons politiques aussi.
G. Je sens que tu faiblis  mon frère. Tu as l'air d'aimer la chicane, tout le monde le dit, et pourtant tu préfères les rapports humains harmonieux.  Ressaisis-toi. Une Sluman dorée, une Stella d’Artois, une Corona, une Moretti, une Jubilator de Schultz, une Harp irlandaise partagées, avec des croustilles Lays, c’est assez de dégustations pour ce soir. Allons chez Four à bois Gimaro manger une bonne pizza toute garnie pâte mince croustillante.
B. Nous avons refusé de nous laisser séduire. Les féministes de la Fédération autonome avaient raison. Admettons-le : nous sommes des machos et des misogynes. Surtout toi, l’Irlandais.
G. I’ll drink to that, personne n’a jamais douté de ma virilité. J’ai arrêté de compter après 25. Une dernière demi-bière !
B. Tu te vantes ! Tu fais le coq! Te souviens-tu au moins de quelques prénoms ?  Elle aurait pu te séduire mais elle a fait l'erreur fatale de ne pas mentionner ton recyclage réussi de la philosophie à l'anglais au moment de l'accueil du personnel.  Et ton retour après trois ans d'études à l'université Concordia. Tu lui as fait payer très cher cet oubli volontaire et non professionnel. 
Santé Philaminte ! Nous aimions votre parfum Célimène. Vous auriez trouvé une grande douceur à régner. Et, majesté, nous aurions pu être vos hommes-lige. Vous n’avez pas su  comment vous y prendre. Dans tout rebelle, n’y a-t-il pas un soumis qui sommeille et qui veut la sainte paix. Nous aurons pu, un genoux à terre, déposer notre épée sur les cuisses de sa Majesté.
G. Arrête avec tes métaphores érotiques. Elle a de belles jambes n’est-ce pas et tu le lui as dit. Tu regrettes quoi au juste ! Avions-nous le choix. Nous devions être des warriors. C’était notre destin.  
B. Elle t’a traité de cancer ! Elle a dit plusieurs fois que nous voulions détruire le collège ! Que nous étions des mécréants. On ne pouvait pas accepter la privatisation de la cafétéria ni le détournement de ressources réservées à l’enseignement. Tout ce qui est arrivé est de ta faute avec ton fameux tableau sur l’examen de reprise inaccessible qui les ridiculisait complètement. Et c’est toi qui as écrit dans le rapport d’évaluation du directeur des études : il faisait la belle devant sa souveraine. C’était provocateur et tu le savais. Quand tu as lu en public devant trente-cinq enseignants notre évaluation du directeur des études, c’était une déclaration de guerre. Nous avons quand même raté une belle occasion de fraterniser ! Par principe, il faut préférer l’amitié à la guerre, n’est-ce pas !
G. Le coup de foudre n’a pas eu lieu. Santé le Littéraire!  
B. Pourtant, nous n’avons qu’une vie à vivre... Santé   l'Irlandais! 
Je ne la condamne pas. Je suis d'accord avec Montaigne qui écrit: Il n'est si homme de bien, qu'il mette à l'examen des lois toutes ses actions et pensées, qui ne soit pendable dix fois en sa vie, voire tel qu'il serait très grand dommage et très injuste de punir et de perdre. (Essais III,3)
G. Nous avons tenu tête. Elle était tellement habituée à dominer. Et nous avons gagné.
B. Levons nos verres à la lutte que nous avons menée, à notre victoire et à son échec.
G. Levons nos verres à nos deux amis disparus !
B. A la courageuse Lise Latraverse, une femme courageuse et dépareillée décédée d'un cancer.
G. A notre ami Daniel Lussier, le Syndicaliste, le compétent, décédé d'une crise cardiaque.
B. Ils n'avaient pas 57 ans. Quelle tristesse. Je pense à Daniel Lussier presque tous les jours.

G. O proud Death ! Now cracks a noble heart. Good-night, sweet prince, And flights of angels sing thee to thy rest ! (Hamlet)  
O mort orgueilleuse ! 
Voilà que se brise un noble coeur.
Bonne nuit, aimable prince,   
Et que des vols d’anges bercent par leurs chants ton sommeil.  
B.The rest is silence.
G. Et le reste est silence. 
( 31 mars 2008- 6 janvier 2011-12 septembre 2011-22 juin 2012- 11 janvier 2016)  


aire de repos
Changez tout (chanson de Michel Jonasz) (sur Youtube)
Je veux aller où l’air est plus doux,
Où la colombe vole en-dessous
Où le printemps entre un jour comme un fou
Vous saisit au revers
Au détour d’un chemin vert
Et vous dit : ça va pas comme ça.
Changez tout, changez tout
Vot’monde ne tient pas debout
Changez tout, changez tout, changez tout .
Je veux aller dans l’après-midi
D’un jour où rien n’est interdit,
Où le bonheur, sans faire de comédie
Vous salue sans manières
Et vous parle à coeur ouvert
Et vous dit "qu’est-c’que t’as bien fait
D’changer tout, changer tout.
Pour une vie qui vaille le coup,
Changez tout, changez tout, changez tout.

Lettres fictives de réactions à La Gibelotte et répliques du Littéraire
J’ai envoyé mon manuscrit en Word et en TextEdit par courriel à différentes personnes impliquées dans le conflit pour connaître leur opinion. Voici leurs réactions et mes réponses. (Le Littéraire)
Lettre de l’avocat local Robert A. dit L'Eloquent, l’homme de 50,000$, qui a souhaité devant le Juge que cessent ces injures et ces vomissements.
Monsieur,
j’accuse réception de votre oeuvre. De ma maison des Cantons de l’Est, que j’ai fait construire en partie avec les émoluments provenant de votre dossier, je vous réponds que je ne vous lirai pas. Je mettrai votre livre au feu comme Victor-Lévy Beaulieu a menacé de le faire. Après avoir traité une affaire, je passe à la suivante. J’ai depuis longtemps perdu le goût des actes gratuits. De plus, je connais la mauvaise opinion que vous avez de moi et je ne suis pas masochiste. J’ai été l’avocat de votre adversaire et je n’avais pas de cadeau à vous faire.  
Comme lors de l’entente hors cour vous avez refusé de me serrer la main car vous vous croyiez en possession exclusive du désintéressement et de la vérité, je ne vous présente pas de salutations. Je regrette seulement de ne pas avoir insisté pour inscrire une clause de confidentialité dans l’entente que nous avons signée et que vous n’avez pas respectée en continuant votre harcèlement contre la directrice.
J’aurais bien aimé qu’il y ait un procès devant un juge. Je suis certain que vous auriez eu la leçon de votre vie. Je vous aurais fait payer très cher votre arrogance. Je vous aurais donné de bonnes raisons de jouer à la victime. C’est mon seul regret. Je n’ai pour vous aucune considération. Vous vous en êtes tiré à bon compte. J’espère que vous en êtes conscient.
On me dit que je vous ai causé beaucoup de souci. Je serais malhonnête si je ne vous disais pas que ça m’a fait plaisir.
Je vous informe qu’un téléphone du grand maître des assurances au  premier ministre a été fait en faveur de ma nomination au poste de juge. Tous les espoirs me sont permis depuis que l’on sait combien j’ai fait chier un indépendantiste comme vous monsieur le diplômé de l’Université Laval et ennemi personnel de Robert Bourassa, époux d’Andrée Simard de la célèbre famille d’industriels de Sorel sans laquelle il n’y aurait pas eu de collège pour vous donner un emploi pendant trente-six ans.
L’avocat dit local, Robert A.
Au Carré royal, le 10 août 2009
Réplique du Littéraire
Monsieur le Grandiloquent,
Toujours aussi belliqueux même quand vous n’êtes pas payé pour l’être. Pourquoi le prendre aussi personnel ! Demandez à vos ex-comparses et toujours amies de vous indiquer les passages qui vous concernent dans mon oeuvre, comme vous le dites avec ironie. Vous aurez la leçon de votre vie car je ne vous épargne pas. On se souvient de vos injures et de vos vomissements. Ayez un peu de respect pour l’humble travailleur de la plume et le modeste enseignant que je suis.
Vous m'êtes  fondamentalement antipathique. Je comprends votre déception de ne pas avoir eu l’occasion, devant un juge complaisant (on sait comment ils sont nommés), de montrer votre mauvaise foi et votre capacité infinie de démagogie. 
Comme exercice de style, j’ai imaginé le procès dont vous rêviez mais qui n’a pas eu lieu. Vous en dites des vertes et des pas mûres et vous gagnez. Dans mon cauchemar, je paie vos frais fort élevés (100,000 $ et des amendes de 80,000 $ et 170,000 $ pour diffamation et atteinte à la réputation). 
Dommage pour vous que vous n’ayez pas eu l’occasion de montrer vos immenses talents comme quand vous avez conçu le cette fois-là incriminant mais malheureusement faux. Avez-vous digéré notre refus de votre demande de deux fois 10,000 $ pour fermer les deux dossiers que vous n’aviez pas réussi à relier ? Et votre exigence de confidentialité par rapport à cette honteuse demande. Je vois encore le juge qui vous regarde avec condescendance devant votre tentative de ne faire qu’une seule poursuite sur mon dos pour que je passe pour le Grand Diffamateur.  Je revois le retrait piteux de votre demande de fusion des deux causes pour éviter un refus officiel du juge et son inscription dans le dossier.
J’espère qu’aujourd’hui vous vous amusez en pensant à cette demande complètement farfelue qui démontrait toutefois hors de tout doute raisonnable qui était l’ennemi que vous visiez par dessus tout et en tout temps au nom de vos clientes belliqueuses dont vous avez été le complice consentant et fort bien payé avec des fonds publics.
Je n’ai pour vous aucune espèce d’estime et c’est pourquoi, je persiste à ne pas vous serrer la main.
Ça ne m’étonnerait pas que vous soyez nommé juge. Votre compétence ne fait pas de doute et vous avez de bonnes connexions. Sur votre dossier en route vers le bureau du premier ministre, Chantal Landry mettra un post-it indiquant : LIBÉRAL. C’est la compétence la plus décisive.
Comme première ministre, Pauline Marois nous sortira de ce monde libéral corrompu.
Le Littéraire, Vieux-Longueuil, le 10 août 2009 (revu le 11 janvier 2016)

Lettre de l’Adjointe au directeur des études Louise K., libérale notoire
Robert,
Si tu savais comme je suis loin de tout ce bruit. Dans ton livre, tu présentes ta version des choses. A cause de votre action, j’ai perdu le poste de directrice des études que mes qualités m’auraient mérité. C’est un des dommages collatéraux de la guerre que vous avez menée.
Si tu savais le nombre de plaintes que j’ai reçues contre toi, tu te trouverais chanceux que je ne sois pas intervenue plus souvent. Tu savais te défendre et te servir habilement du syndicat. Mais, dans le fond, tu es incapable de respecter l’autorité. Et s’il y a quelqu’un qui sait qu’il n’était pas sans reproches, c’est bien toi. Il t’est arrivé d’en prendre pas mal large avec tes obligations d’enseignant.
Tu es une des causes du fait que j’ai quitté le collège pour aller exercer des fonctions de cadre ailleurs. Je me souviens pour en rire d’une réunion du Comité des relations du travail où tes sourcils relevés m’ont fait te comparer au diable avec ses cornes. Oui, pour moi, tu as été pire que le diable.
Pour des raisons politiques, tu as choisi d’être un adversaire redoutable au lieu d’un collaborateur fiable. Je n’ai jamais vu quelqu’un aimer autant la chicane. Tu aurais dû aller plus souvent frapper des balles de golf au lieu de passer tes frustrations sur notre dos.
Ne serais-tu pas misogyne !
L’ex-Adjointe retraitée
Greenfield Park, le 10 août 2009
Réplique du Littéraire
Louise,
Si tu t’étais présentée au comité de sélection, tu aurais probablement été choisie directrice des études. Mais tu as projeté sur nous ton hostilité et tu as mal interprété notre opposition à ce que tu sois nommée directement par la Directrice générale sans passer par un comité de sélection. Tu as cru que nous étions contre toi à cause de ton espionnage et de ta tentative ratée de passer un questionnaire d’évaluation à mes anciennes élèves de bureautique pour me couler. C’est un de ces malentendus qui surviennent dans des situations de conflit. Si tu avais été directrice des études, il n’y aurait pas eu de poursuites. Nous aurions continué de n’être pas d’accord sur certains dossiers comme la privatisation de la cafétéria par exemple mais sans drame. Car tu nous connaissais et tu savais que nous étions parlable.
Ne penses-tu pas que tu exagères un peu avec tes histoires de plaintes ! On peut ne pas être libéral sans se faire accuser d’être le diable en personne. En me levant le matin, en me regardant dans le miroir et en voyant mes sourcils relevés, je ne peux m’empêcher de penser à toi et à ce fameux CRT : je me débarrasse vite de mes cornes en passant mon doigt imbibé d’eau froide sur mes sourcils : je ne tiens pas à être le diable toute la journée.
Tu m’as espionné. Tu as posé des gestes de harcèlement. Tu as obéi avec zèle à la directrice générale et tu as posé des gestes non éthiques. Et, admets-le, tu étais motivée politiquement. Libérale un jour, libérale toujours. Oui, comme le répète la chanson des Loco Locass qui ne le répétera jamais assez, Libérez-nous des libéraux !
Une fois, ton message aux élèves en début d’année était du niveau de la cinquième année du primaire. Tu te souviens de ton cahier d’écolier ? Au fond, tu n’aurais jamais dû quitter le département de Soins infirmiers où tu étais à ta place. Le principe de Peter, tu connais ? D’ailleurs, je l’ai dit et écrit : la plupart des cadres du collège auraient eu besoin d’un stage de formation en gestion à l’Ecole des Hautes Etudes commerciales. Et quand j’entends parler des erreurs de l’actuel directeur des ressources humaines, je me dis que cette remarque est toujours pertinente.
Arrivant de façon impromptue à la porte de ton bureau ouverte, je n’oublierai jamais ce ton autoritaire et méprisant de boss que je t’ai vu prendre à l’égard d’un employé de soutien qui travaillait comme magasinier au gymnase à propos de son horaire. Cela, je ne te le pardonne pas. Petite boss de bécoss! aurait dit ma mère.
Je t’ai alors vue telle que tu étais et, comme dirait Jacques Lemaire, ex-coach des Canadiens, je n’ai pas aimé ce que j’ai vu.
Salue de ma part tes amis de la clique. Continuez à être satisfaits de vous-mêmes et à bénéficier du statu quo.
Le Littéraire, le 10 août 2009 (revu le 11 janvier 2016)
Lettre de l’Avocate de service, ex-directrice des ressources humaines, madame béèmdoublevé en personne dite Le Ton, libérale
Monsieur,
L’amabilité que vous avez eue de m’affubler du surnom de pète-sec m’autorise à vous dire que vous êtes l’homme le plus désagréable que j’ai rencontré de toute ma vie.
Quand je n’aurai rien à faire, je jetterai un coup d’oeil sur vos élucubrations mais, pour le moment, je ne vous permettrai pas de venir troubler mon repos à la fin d’un été suffisamment décevant.
Dans le conflit qui semble vous obséder, j’ai joué consciencieusement mon rôle d’avocate et je suis très contente de vous avoir fait passer quelques mauvais quarts d’heures dans l’espoir d’obtenir de vous un peu de respect sinon de considération.
Je ne vous ferai pas le plaisir de vous dire que je vous déteste ainsi que vos pareils du syndicat qui avez tout fait pour me rendre difficile l’exercice de ma fonction. Vous aurez réussi le tour de force de rendre antipathique pour moi de nombreux écrivains dont Montaigne dont vous vous êtes servis pour nous faire choquer.
Je n'oublierai jamais les réunions du comité des relations de travail où vous teniez à faire écrire le mot "détournement" de ressources dans le procès verbal. Je vous trouvais pas mal baveux.
Je suis fière d’être restée fidèle jusqu’au bout aux engagements que j’avais pris en acceptant le poste de directrice du personnel devant un syndicat des enseignants systématiquement hostile et malfaisant. La Directrice générale mérite toute mon admiration pour sa ténacité, sa compétence, son bon jugement, sa générosité et ses réalisations que vous avez toujours été trop mesquins pour reconnaître.
Je n’en dirais pas autant de vous qui, pendant sept ans, n’avez rien fait de constructif.
Je ne vous salue pas.
Me Michèle G.,
ex-directrice des Ressources humaines, secrétaire générale et responsable des communications
le 10 août 2009 (revu le 11 janvier 2016)
Réplique du Littéraire
Madame,
Vous avez parfois manqué de droiture. Vous avez été parfois exécrable. Vous avez été engagée comme avocate afin de poursuivre le syndicat des enseignants. C’est ce que vous avez fait. Vos amis vous ont félicité pour votre beau travail.
Moi, je ne vous félicite pas. Vous avez déshonoré la profession d’avocate mettant vos (relatives) compétences au service d’une mauvaise cause. Vous avez été la complice d'un faux témoignage.  Vous devriez avoir honte. Et employant la langue du Parti des Anglais, la langue favorite des Libéraux, je dis :
Shame on you.
le 10 août 2009  (revu le 11 janvier 2016)

Lettre du Président du Conseil d’administration dit le Chasseur
Mon cher Littéraire,
J’ai bien reçu ton manuscrit. Je l’ai parcouru en cherchant les passages où tu parlais de moi. Je me souviens d’une lettre où je terminais en écrivant : Sachez que je déplore cette situation.
Après toutes ces années, cela exprime bien ma position. Comme je n’éprouvais aucune hostilité particulière à ton endroit, sache que vos actions dites syndicales m’ont singulièrement compliqué la vie comme président du Conseil d’administration.
J’apprécie votre humour quand vous parlez du chasseur qui aurait pu aller tirer sur le chevreuil qui se promenait librement dans les rues de LaSalle. Mais me déranger pendant mes vacances de chasse dans la région de Lanaudière, c’était du plus mauvais goût.
Maintenant que tu as fini d’écrire sur notre conflit, prends-en une bonne à ma santé. J’ai bien apprécié les extraits sur la vie à Ste-Anne-de-Sorel dans l’ancien temps.
Salutations amicales,
le Chasseur, 10 août 2009
Réplique du Littéraire
Monsieur le Chasseur
Désolé d’avoir alourdi votre tâche de président du Conseil d’administration. Je vous souhaite de nombreux et fructueux voyages de chasse non perturbés dans Lanaudière. Merci pour le rôle pacificateur que vous avez joué. Et bonne chance dans vos affaires.
Le Littéraire
le 10 août 2009
Lettre du  Directeur des études dit l’ex-Soumis
Cher ex-collègue,
J’ai lu votre livre avec le plus vif intérêt. La description que vous faites de mon rôle et de son évolution est remarquablement juste et je vous en remercie.
La description que vous avez imaginée du débat qui aurait eu lieu sur la nécessité de retirer les poursuites est criante de vérité et démontre que, si vous vous en donniez la peine, vous pourriez vous lancer dans la fiction.
J’ai apprécié toutes vos considérations théoriques sur la démocratie, la liberté de parole, les poursuites-bâillons, la solidarité et un sain exercice de l’autorité. Vos citations sont toujours appropriées et pertinentes. Ce Montaigne, quel écrivain et quel penseur ! J’ai commencé à lire la biographie de Lacouture : Montaigne à cheval. Quelle merveilleuse lecture de vacances.
J’ai beaucoup appris de mon passage au collège et ça me sert à bien exercer mes fonctions de directeur général dans un autre collège plus gros.
J’ai constaté qu’il n’y a aucune rancune de votre part à mon endroit. Le contraire m’aurait fait de la peine.
Mes salutations les meilleures,
Christian Muckle, directeur général du collège de Trois-Rivières
le 10 août 2009
Réplique du Littéraire
Cher hors-cadre,
Votre lettre m’a fait plaisir. Je sais que vous avez vécu des moments difficiles devant l’autoritarisme et les stratégies belliqueuses de votre supérieure. Je vous serre la main. J’espère que vous éprouvez des satisfactions dans l’exercice de vos fonctions de directeur général.
Le Littéraire
le 10 août 2009

Lettre de l’ex-directrice
Monsieur l’ex-professeur de littérature
J’ai reçu votre manuscrit sous forme électronique que j’ai lu avec attention. En général, vous me traitez avec délicatesse malgré quelques crispations. J’en conclus que les poursuites et la retraite ont produit chez vous le meilleur effet et je m’en félicite. On voit que le temps vous a mûri. A l’époque de notre guérilla, vous étiez plus coriace et moins équilibré en un mot, plus adolescent. Le portrait de moi que vous tracez en me faisant écrire des Confidences est honnête, assez réussi et je pourrais en être flattée. En me (vous) lisant, on comprendra mes motivations et certains pourraient même en venir à me donner raison. Il est vrai que j’ai compris : Promesse d’ivrogne quand j’ai entendu l’expression à jeun. J’admets qu’il est possible que vous n’ayez jamais dit : Cette fois-là vous étiez à jeun. Sans que je sois une amateure de romans policiers, je reconnais que votre démonstration est convaincante. 
Si j’avais à me plaindre, je vous reprocherais une insinuation sur ma possible bêtise qui me rapprocherait de Madame de Bargeton, un personnage créé par Balzac. Vous avez toujours eu une façon d’insulter par insinuation et références littéraires qui est fort déplaisante. M’a aussi beaucoup déplu la signification politique que vous avez décelée derrière l’absence d’applaudissements lors de la mention de mon nom lors de la fête du 40è anniversaire du collège. Ce silence exprime selon moi une certaine déception du fait que je n’étais pas présente. Mes nombreux amis qui étaient sur place ne m’ont certes pas reniée à cette occasion. Penser autrement est absurde. Si j’avais été là, j’aurais été applaudie. Venant d’une personne qui a évité systématiquement de participer à ce genre d’événements et qui m’a toujours reproché ma prétendue mondanité, ce commentaire frôle l’indécence. Un jour, votre manie de tout politiser vous jouera des tours. On commence à le savoir que vous allez râler tant que l’indépendance du Québec ne sera pas faite. Relisez ce que j’ai cité de Montaigne où il écrit que l’innovation est dangereuse aux Etats. Soyez un disciple de Montaigne jusqu'au bout. Méfiez-vous des nouvelletés.
Je vous sais gré d’avoir rétabli la vérité par rapport à tout ce qui touche la monumentale indélicatesse qui a rendu célèbre votre passage au conseil d’administration de notre collège. Ma réputation s’en trouve rétablie et restaurée. Mais pas nécessairement la vôtre malgré tout le mal que vous vous donnez pour passer pour un persécuté.
Je n’ai jamais nié vos qualités de professeur quand vous vous donniez la peine d’enseigner car, on le sait, les luttes syndicales ou politiques et vos études de doctorat ainsi que le voyagement de 150km de Longueuil au collège chaque jour de cours pendant 36 ans ont pris beaucoup de votre énergie. Vous le savez mieux que moi, votre carrière d’enseignant a eu des hauts et des bas. La réforme de l’enseignement du français en 1992 vous a imposé une discipline dont vous aviez bien besoin. Votre cours d’analyse littéraire a été apprécié pendant plus de dix ans : faire aimer des poèmes de François Villon ; faire comprendre la Princesse de Clèves et le Misanthrope, initier à la lecture des Essais de Montaigne ; faire pleurer des jeunes à la lecture de La dernière confession du père Didace et du Testament politique de De Lorimier, c’est digne d’éloges. Tout en se payant la tête des membres de l’administration dont moi, en particulier, qui ai été votre tête de Turc. C'est vrai que j'ai demandé à l'adjoint de vous donner un horaire sur cinq jours. Je m'en esches auprès de Nathalie Piette qui elle aussi a eu un horaire sur cinq jours.
Vous le savez, j’aime Montaigne que je considère comme mon maître à penser et ce n’est pas par snobisme que je l’affirme. On peut être professeur de chimie et aimer la grande littérature et l’heure de s’enivrer (de poésie) de Baudelaire. L’usage que vous faites des citations de Montaigne m’a épaté même si la plupart d’entre elles servent à me dénigrer. C’est viscéral chez vous : comme Chateaubriand, une blessure une fois subie, vous ne pardonnez jamais à celle qui en est la cause. Vous êtes un rancunier.
Quant à vos prétentions sur des abus de pouvoir ou du harcèlement que vous auriez subis, je laisse au lecteur le soin de juger si une administration qui se fait traiter publiquement d’incompétente et de manquer de jugement a le droit de se défendre. J’avoue que vous avez semé le doute dans mon esprit à propos de la fameuse phrase sur le cette fois-là qui vous incriminait. Votre démonstration est convaincante et difficile à contourner. Votre femme qui aime lire des romans policiers doit être fière de vous, même si j’ai entendu dire qu’elle est tannée d’entendre parler de moi. Attention au ménage à trois. 
Nous étions en guerre, vous avez raison de le dire. C’est vrai que c’est moi qui ai commencé. Je savais que vous seriez contre moi alors je suis dès le début passée à l’attaque. Il y a vraiment eu une plainte contre vous que je me devais de traiter et je n’étais pas obligée d’engager le Syndicaliste Daniel Lussier comme Directeur des ressources humaines. De cette guerre, je reconnais que votre Gibelotte et autres essais rend compte avec une relative honnêteté d’où il se dégage que ce fut pratiquement un match nul où personne n’a pu vraiment crier victoire. Vous avez quand même été battus aux élections syndicales qui ont suivi notre lutte et votre défaite a aussi une signification même si vous vous évertuez à en minimiser la portée.
Malgré la somatisation de vos anxiétés, en écrivant ce livre, vous vous êtes bien amusé, semble-t-il. Serez-vous surpris si je vous dis que vous avez droit au bonheur et les membres de votre famille aussi. Il y a en moi une capacité de générosité qui s’exprime en ce moment comme il y avait, en moi, une capacité de dominer que vous saviez si bien contrarier. En ce mois d’août où l’été vient d’arriver, je vous souhaite une retraite enfin allégée de tous ces conflits qui relèvent du passé. Je vous invite à perdre du poids, à faire du sport, à voyager, à partager l’amitié de vos proches, et à continuer à participer au site Vigile.net où j’ai eu l’occasion sinon le plaisir de lire vos analyses politiques qui sont, en général, toujours aussi loin de mes opinions. J’admets que vous n’écrivez pas mal. Mais vous aimez la controverse. Récemment, vous avez eu le bon jugement de ne pas m’attaquer à propos des Fiers car, comme présidente du Fier de ma région, je suis irréprochable. A moins que vous vous mettiez à attaquer le capitalisme comme tel et les politiques de développement régional du gouvernement Charest. Ce que vous écrivez de Robert Bourassa en vous appuyant sur les deux livres de Claire Pontbriand fait réfléchir.
Maintenant que vous avez vidé votre sac à malices à propos de vos sept dernières années d’enseignement et de syndicalisme et à propos des traumatismes que vous auriez vécus entre mon arrivée au collège et ma démission, ne pensez-vous pas que ce serait une bonne idée de passer à autre chose. J’espère que votre prostate s’assouplit, je le dis sans être sarcastique comme les deux infirmières que vous citez. A propos des petites madames, vous êtes de mauvaise foi d’autant plus que rien ne prouve que ces sept employées auraient perdu leur emploi par la privatisation. Mais oublions ces broutilles et ces enfantillages. La lutte des classes, c’est dépassé.
Je ne vous remercie pas de tenter de me rendre célèbre. Je n’en ai pas besoin. Quand allez-vous cesser de vous distancer de notre classe sociale par fidélité mal comprise à votre enfance et à votre jeunesse vécue dans le bas de la ville à Montréal où vous n’avez manqué de rien malgré la relative pauvreté de votre famille ? Avec votre Honda Accord flambant neuve, votre femme propriétaire de votre maison, votre absence de dettes, vos investissements et votre pension respectable, vos quatre enfants qui ont des emplois bien payés, qu’est-ce qui vous différencie de nous ? Vous me direz que tout ce que vous avez est mérité. Sans doute. Vous êtes, comme nous, un petit-bourgeois sinon un bourgeois. Cessez donc vos allusions malveillantes à la BMW de mon amie l’avocate qui s’épanouit dans sa belle maison le long du Richelieu. C’est de la coquetterie de votre part. A moins que vous ne soyez devenu membre de Québec Solidaire. Mais ça ne changerait rien à votre situation de privilégié. Avec Québec solidaire, vous seriez politiquement dans une situation aussi désespérée que l’ex-infirmière, la candidate des libéraux fédéraux de notre comté qui a toujours été prête à tout pour se faire voir.
Vous auriez dû accepter mon invitation après un Conseil d’administration à partager un goûter accompagné d’un verre de bon vin. Votre refus de fraterniser avec moi alors que tout était possible est votre plus grande erreur. L’admettez-vous en ce moment ? Aviez-vous peur de moi ? Malgré nos différences, n’auriez-vous pas préféré qu’on soit amis ? N’est-ce pas ce qu’à mots couverts laisse entendre votre dialogue avec l’Irlandais que j’en profite pour saluer !
De la haine à l’amitié, le chemin n’est pas si long ! N’avez-vous pas une certaine admiration pour moi qui ai eu le courage de vous combattre ! Hélas, je ne corresponds pas à votre type de femme. Je n’ai malheureusement pas ces qualités que les hommes recherchent souvent chez les femmes, la douceur, la générosité, l’humour. Vous pensez que je n’ai pas le sens de l’humour. Vous vous trompez. Je suis une panthère.
avec dignité, honneur et vaillance,
Soyez sage ! A votre santé !
L’ex-directrice retraitée, Françoise R.
Ste-Anne-de-Sorel, jeudi, le 8 octobre 2009 (revu le 11 janvier 2016)
Réplique du Littéraire
Majesté,
Vous êtes aussi souple que la vive couleuvre que j’ai vue l’été dernier au lac Langis se faufiler sous le chalet. Je vois que votre volonté de séduire reste intacte. Vous me semblez en grande forme ce qui veut dire que la lutte qui nous a occupés pendant sept ans n’a eu sur vous aucune espèce d’influence permanente fâcheuse comme vous vous étiez préparée à le faire croire au juge si le procès avait eu lieu. Cela aurait été du grand théâtre. 
Et votre réputation n’a pas du tout été entachée par les propos que j’aurais tenus et que vous avez en partie inventés. Vous aussi vous avez du talent pour la fiction. J’espère que vous pouvez prendre un verre de vin sans être traumatisée.
Sur la signification politique du silence à la mention de votre nom lors du 40è anniversaire du collège, mes amis qui étaient présents sont formels. Ce n’est pas pour rien que vous avez préféré être absente. Vous avez senti le danger. Peut-être a-t-on tort, mais on ne semble pas apprécier vos réalisations tant que ça et vous êtes très loin de faire l’unanimité, cette unanimité que vous avez cherché en vain pendant sept ans de la part des membres du Conseil d’administration. Mais ne vous en faites pas : personne ne fait l’unanimité.
Moi aussi je vous souhaite d’être heureuse ainsi que vos proches même si je dois faire un effort pour formuler ce souhait. Vous avez raison de puiser dans le fond de générosité qui existe en chacun de nous et qui aspire à s’exprimer.
Je ne ferai jamais partie de ce que les bleuets appellent la hautepéteuterie d’aucune ville. Ce serait contre ma nature. Ne comptez pas sur moi pour me considérer comme un parvenu satisfait de l’ordre établi. Je ne suis pas satisfait. Je ne suis pas un bourgeois et je ne le serai jamais. Je viens d’un quartier populaire du bas de la ville de Montréal non loin du parc Lafontaine et j’en suis fier. Il ne faut pas confondre bourgeoisie et réussite. Ma réussite ne fait pas de moi un bourgeois. Encore une fois, vos idées sont confuses : vous mêlez tout pour avoir le dernier mot. Votre monde n’est pas le mien. Vous êtes trop satisfaite de ce que vous êtes et de la société dans laquelle vous vivez. Je ne peux absolument accepter cette complaisance et cette déplorable autosatisfaction.
Malgré vos gros défauts, vous êtes quand même une femme qui ne laisse pas indifférent.. Tenez-vous toujours autant au décorum ? Par curiosité, je suis allé voir le mot panthère dans le dictionnaire Robert. Au sens figuré, une panthère est une femme emportée, violente. Paul Léautaud, que je vous recommande, appelait sa maîtresse : la panthère. Il écrivait aussi dans son journal : le fléau. C’est ainsi que je vous appelle quand je parle de vous. Oui, ça m’arrive encore de parler de vous. Ma femme m’apostrophe parfois en me disant que je suis une vraie plaie d’Egypte. Vous, vous êtes un fléau, le fléau. Pour toujours. Impossible de vous oublier. Pourquoi le ferais-je ? Sept ans de conflit, ça marque.
Vous me faites rire vous autres les fédéralistes quand vous dites ne pas faire de politique. Vous en faites tout le temps mais en hypocrites. Se battre pour le statu quo, c’est aussi faire de la politique. Le contexte historique des guerres de religion explique les positions politiques conservatrices de Montaigne. Les nouvelletés qu'il condamne n'ont pas de rapport avec le système politique canadien qui a son histoire et qui n'est pas de droit divin. Vous vous croyez brillante en suggérant que Montaigne condamnerait mon aspiration à l'indépendance du Québec. Vous faites la preuve que les rapprochements historiques exigent une culture que manifestement vous n'avez pas.
Merci de vos bons voeux que je crois sincères puisqu’ils sont désintéressés.
A notre santé ! 

Le Littéraire, (Robert B.) 
Longueuil, mardi, le 13 octobre 2009, lundi, le 8 mars 2010, le 11 janvier 2016

Critique (fictive) parue dans le journal local
Enfin disponible sur internet : la gibelotte et autres essais de Robert B.-G.
Au moment de prendre sa retraite en juin 2005, l’auteur m’avait informée qu’il avait commencé d’écrire un livre sur la saga judiciaire qu’il avait vécue et, en général, sur les sept années de pouvoir de l’actuelle présidente du Fier (Fond d'investissement économique régional) de notre région.
Cinq ans plus tard vient de paraître sur Vigile.net le livre que nous attendions mais que nous n’espérions plus. Une rumeur avait circulé disant que les risques de poursuites étaient si grands, si l’histoire était racontée de manière partisane et virulente, que l’enseignant à la retraite risquerait de perdre sa tranquillité durement acquise après trente-six ans d’enseignement à notre collège. Nombre de ses amis y compris nous-même qui avons d’excellentes relations avec lui, l’avions averti de ce danger au risque de le voir renoncer à son projet.
Or, à notre grande surprise, l’auteur a écrit un ouvrage équilibré où les deux points de vue, celui de l’ex-directrice et celui du syndicat, sont expliqués honnêtement. Outre sa qualité d’écriture (l’auteur en est à son sixième livre et  il  a publié depuis mai 2007 610 textes politiques sur le site Vigile.net en Tribune libre), ce qui frappe le lecteur qui connaît les frustrations de l’auteur et son agressivité, c’est le contrôle qu’il a exercé sur lui-même afin d’éviter les diatribes vengeresses ou les excès de langage qui sont les tentations normales du polémiste qui est victime de coups bas et de mesquineries. Il s’est rappelé ce que disait Talleyrand : Tout ce qui est excessif est sans portée. Et, en effet, nous n’avons rien vu d’excessif dans son essai qui relève parfois du roman surtout dans le chapitre remarquable où il raconte toute l’histoire du point de vue de la Directrice.
En effet, l’auteur a donné la parole à son adversaire dans un des chapitres les plus intéressants du livre : les Confidences d’une femme trahie. La Directrice générale raconte toute l’histoire telle qu’elle l’a vécue chronologiquement avec ses réactions émotives et ses décisions stratégiques à chacune des péripéties d’un affrontement qui a duré sept ans. On fait la découverte d’une femme dynamique pleine de projets mais dont plusieurs ont été contrecarrés par le syndicat des enseignants. Sa crainte de ne pas voir son mandat renouvelé pour cinq autres années à cause d’une évaluation négative de son premier mandat par les enseignants en a fait un être tourmenté, agressif et guerrier qui est allé jusqu’à avoir recours au moyen extrême de la poursuite en diffamation deux fois plutôt qu’une. On apprend que cette démarche a coûté 48,900 $ au collège en frais d’avocat. C’est énorme pour un petit collège comme le nôtre et c’est inadmissible. La directrice qui écrit ses confidences réussit à attirer notre sympathie mais pas au point de nous faire accepter la coûteuse judiciarisation des relations de travail ou de nous faire approuver les nombreuses actions de harcèlement perpétrées contre l’auteur. Au contraire, disons-le tout net, nous ne sommes pas neutre dans toute cette affaire.
La gibelotte et autres essais, nous apprend des choses que nous ne savions pas qui font comprendre que l’enseignant a vécu sept années parmi les rocs occultes et parmi l’hostilité comme il le dit lui-même en citant Gaston Miron. Il a raison de qualifier de harcèlement les nombreuses actions posées par la Direction et les cadres dont l’objectif était de le déstabiliser et de l’empêcher d’exercer normalement son métier d’enseignant et sa fonction de syndicaliste. Tout ça parce qu’il n’était pas d’accord avec les valeurs néo-libérales défendues par la directrice et avec son style autoritaire. Sans oublier les deux poursuites, la plus condamnable de ces interventions fut l’invasion de sa classe de français au début d’un après-midi, sans avertissement, par deux cadres féminines qui l’ont sorti de sa classe et envoyé dans le bureau du Directeur des études pendant qu’elles passaient un questionnaire piégé d’évaluation dans le but de lui faire des reproches sur son enseignement, deux semaines avant les procès en diffamation. Il n’y a pas de professeur qui est irréprochable. Cette opération aurait donc pu réussir. Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que les élèves, conscients de la manoeuvre, non seulement évitèrent de faire le moindre reproche à leur professeur, mais en plus firent son éloge si bien que le Directeur des études dut renoncer au projet de la Direction de passer le questionnaire d’évaluation dans ses deux autres classes. Devant l’échec de cette opération harcelante, le Directeur des études, avant de nous quitter pour un autre collège, a cru de son devoir d’écrire une lettre soulignant que l’enseignant visé était dynamique et grandement apprécié de ses élèves parce qu’il savait rendre intéressante la lecture de chefs-d’oeuvre de la littérature française et québécoise. Cela nous le savions après plus de trente ans d’enseignement chez nous.
Devant la description de cet épisode de la guerre de sept ans, il est difficile de ne pas prendre parti et on comprend pourquoi l’auteur tenait tant à raconter son histoire. Nous ne nous prononcerons pas sur la thèse de l’auteur qui prétend que le long conflit qui l’a opposé à la directrice n’est qu’un épisode vécu au niveau régional de la lutte entre libéraux et indépendantistes qui marque les quarante dernières années de notre vie politique. Mais c’est probablement vrai. Nos informations sont à l’effet que la directrice avait l’appui de ses amis hommes d’affaires qui l’encourageaient à être répressive. Il est difficile de saisir l’influence qu’un professeur peut avoir sur ses élèves ou les conséquences des écrits politiques d’un auteur sur une région mais toujours est-il que notre comté est solidement aux mains de députés du Bloc québécois et du Parti québécois. Les libéraux sont même arrivés troisième aux dernières élections provinciales. Pendant 36 ans, notre auteur a attaqué et combattu par la parole et par ses écrits les fédéralistes libéraux qui viennent en plus de perdre le pouvoir municipal, le premier novembre 2009. 
Les surnoms qu’il donne aux acteurs sont désopilants. Ainsi, on rit quand il appelle la directrice, la Reine du décorum et son bureau, le Carré royal tout près duquel se trouvent les bureaux de l’avocat local (celui du 48,900 $ d’honoraires...) comparé à un orateur tout droit sorti des Belles histoires des pays d’en haut quand il a réclamé à grands cris devant le Juge "que cessent ces injures et ces vomissements". On sourit quand il donne comme surnom à l’avocate de service, Béèmdoublevé ou le Ton pète-sec qui correspondent bien à sa personnalité. L’Adjointe "Qu’est-ce qu’elle fait là ?", question que posèrent les élèves de bureautique quand elle est arrivée avec un questionnaire d’évaluation du Littéraire (c’est le surnom de l’auteur) comme un cheveu sur la soupe trois mois après la fin des cours. Et l’adjoint au Directeur des études appelé Grandpied dans les plats, le Directeur des études dit le Soumis et le technicien surnommé Amable en référence au personnage antipathique du même nom des romans de Germaine Guèvremont. Voilà de la satire de bon aloi. On est dans Astérix.  L’auteur perd sa sérénité toutefois quand il décrit sous la rubrique Réputation du chapitre Remarques sur le vocabulaire, les personnages et les circonstances l’hypocrisie ou la duplicité et l’envie de certains membres de son département, leur dénigrement, la soumission des femmes au mâle dominant et leurs petits complots imbéciles… qui ont raté mais qui ont rendu l'ambiance déplaisante. S’il y a quelque chose d’insupportable pour lui, c’est l’hypocrisie et l’envie.
J’ai été impressionnée par l’intensité qui se dégage du chapitre Chronologie et documents où on peut suivre l’histoire pas à pas et lire les documents qui décrivent des faits indiscutables. Il faut savoir gré à l’auteur d’avoir pris la peine de recopier tous ces documents. Il s’agit d’un travail de moine. Il s’en dégage un tableau extrêmement révélateur où on reconnaît le style incisif et précis du co-auteur des textes syndicaux surnommé l’Irlandais (Pierre Girouard, pour ne pas le nommer) que nous avons eu le plaisir d’avoir comme collaborateur culturel pendant sept ans.
L’auteur fait la démonstration que les poursuites contre lui et contre le syndicat étaient des SLAPP, des poursuites-bâillons qui viennent de faire l’objet d’une loi adoptée par l’Assemblée nationale du Québec. Nous savions que l’auteur était un homme cultivé qui a passé sa vie à lire et à étudier comme le prouve son doctorat de l’Université Laval obtenu en 1987 à l’âge de 50 ans, doctorat qui semble fatiguer Pierre Foglia qui est un autodidacte. C’est un véritable régal de le voir intégrer à ses propos des citations de grands écrivains parmi lesquels se trouve Michel de Montaigne, l’auteur des Essais. C’est un véritable tour de force que de voir des pensées d’un écrivain du seizième siècle associées intimement et pertinemment à un conflit qui se passe à la fin du vingtième siècle dans une région du Québec. Nous avons apprécié les aires de repos qui nous ont rappelé les premiers livres des années soixante-dix de l'auteur contre les libéraux qui ne lui ont jamais pardonné ses attaques virulentes contre leur mercantilisme et leur indécrottable volonté de préserver un statu quo dont ils profitent.
L’auteur se dit libéré par son livre et on le comprend. C’est un sentiment qu’il partage avec le lecteur. Quant à nous du Journal, qui avons nous aussi subi des menaces de poursuites, ce livre qui fait l’éloge de notre impartialité, nous convainc si c’était nécessaire que nous devons continuer à fournir à notre région une information libre, honnête, complète, crédible et objective non soumise aux pouvoirs en place.
Plusieurs indices nous prouvent que l’auteur a profondément aimé notre région en commençant par le titre la gibelotte et autres essais qui a pour fonction d’indiquer le lieu de l’action sans avoir à nommer le nom réel de notre collège. Les extraits du livre de Walter S. White nous rappellent le passé. Par le nom fictif de collège Germaine-Guèvremont, il exprime son affection pour l’auteur du Survenant et de Marie-Didace tout en montrant son désaccord avec ceux, principalement les gens de droite qui fréquentent tous les vendredis soirs l’Université, taverne bien connue de la région, qui se sont opposés au changement de nom du collège. Il les satirise en leur décernant un doctorat en marketing.
Ce livre de formes variées nous rappelle les valeurs de culture, de solidarité et de résilience que l’auteur a défendues pendant toute sa carrière d’enseignant et de militant indépendantiste. On comprend, après l’avoir lu, pourquoi il tenait tant à raconter son expérience. Ce témoignage trace le portrait d’un être attachant et de ses amis, l’Irlandais (Pierre Girouard), le Politique (Gilles Casgrain), l’Ebéniste (Daniel Trudeau), l’Ingénieur (Paul Martin) et l’avocat syndical (Me Jacques Lamoureux) qui l’ont accompagné dans sa lutte. Il nous rappelle de façon émouvante le souvenir de Lise Latraverse, technicienne en biologie et de Daniel Lussier, professeur de sociologie, tous deux décédés, à qui le livre est dédié et qui ont joué un rôle décisif dans la victoire syndicale.
la rédactrice-en-chef du journal local
(26 novembre 2009- 10 mars 2010- 6 janvier 2011- 29 juin 2012-11 janvier 2016)
aire de repos
A qui prend la mer sans décider de son port de destination, le vent n’est jamais favorable. (Montaigne)